mercredi 29 décembre 2010

Contraste


Dans le froid de mon appartement, dans la chambre que je n'ai pas habitée, les sacs poubelles sont pleins, les cendriers aussi, les bouteilles beaucoup moins ... L'environnement est peu propice à un bel instant. Pourtant, nous parlons poésie, ma tête sur tes genoux, ta main dans mes cheveux ... Chaste moment jusqu'à ce que tu te penches et de tes lèvres douces et charnues, tu m'embrasses. Le sang afflue vite, mon ventre se tort un peu, je suis ravie. Lumière crue, parquet grinçant, pas de lit, pas de vêtements, nos corps s'enlacent ... de jolis moments à scruter tes tatouages, des sourires taquins, des regards chauds, une sorte de naturel apaisant qui me met en confiance et qui fait de ces quelques heures un petit bijou à ajouter à ma collection. Toi dans un état artificiel, moi totalement grisée sans doute, qui nous battons pour le plaisir, tout d'un coup, corps et âme à s'en brûler les genoux, à s'en meurtrir le dos, à en marquer la peau ... Je garde des bleus et des blessures sur mon corps tout doux qui me rappellent ce petit matin où, usés de ne pouvoir explosés, nous avons baissé les armes et nous sommes partis sous la neige, prendre le métro ligne 2, à glisser à chaque pas, pour enfin nous blottir dans un lit chaud, sagement.
Il y a des flashs qui restent ... je ne sais pas bien qui tu es, ce que tu veux. Je sais que je pars, que j'aimerais vivre deux mois tout contre toi ou un autre, qui m'aime juste pour ce laps de temps parisien, qui perd peu à peu de sa réalité. Je ne veux rien de grand, je veux de la simplicité, des minutes suaves et pastels avec des silences, de la neige, du froid et de l'ardeur ...
Tu m'as donné de beaux éclats de lumière dans une soirée qui révéla l'essentiel : que ma vie est belle et que je l'aime cette vie !

mercredi 22 décembre 2010

Ode à vous

Samedi 18 décembre,
Vous êtes là ...
J'avoue, je suis un peu ivre, mais ma joie est sincère, authentique.
Je suis sur un nuage, vous êtes là ...
Je réalise enfin l'essentiel : qu'importe la reconnaissance, pourvu qu'on ait l'amitié.
Connus cette année, il y a dix ans, il y a des lustres, vous avez fait de ma vie une collection d'instants magiques, de moments merveilleux, de rêves réalisés, d'autres seulement esquissés.
Vous allez me manquer.
Que vous soyez ceux à qui j'ai confié mes peines et mes joies, ceux que j'ai accueilli au creux de mes seins l'espace d'une nuit, ceux que je connais peu mais qui ont eu des mots qui m'ont tellement touchée que jamais je ne les oublierai, vous représentez ce que je suis maintenant, celle que j'arrive à aimer.
Vous êtes là ... Avec votre sourire, votre énergie et vos envies, vos désirs inassouvis, vos amours, vos échecs, vos amis aussi.
Vous êtes là et je vous aime. Vous êtes précieux. Vous êtes mon trésor qui ne m'appartient pas, qui s'éparpille et qui scintille par délà le monde.
Merci d'être là.

mercredi 8 décembre 2010

Is this it ?

La neige tombe ...
Nous sommes le 8 décembre 2010,
le jour de l'Immaculée conception ...
Paris joue à Marie, se drape de blanc, se refait vierge.
La ville se tait ... enfin.
Aujourd'hui, c'est mon dernier jour ...
Une petite mort ...
Une nuit sombre qui drape le soleil
Mon soleil ...
Tombera demain.

Mon marin s'en va ...
Encore.
Mon marin ...

Enfin doux et parfait comme je l'avais imaginé,
il s'en va, maintenant que je suis ligotée.
Aucun regret, je me suis donnée
J'ai tout tenté
Et,
Malgré tout, le vent l'a emporté.
L'appel de la liberté,
Comment pourrais-je ne pas le comprendre ?
C'est ce qui m'anime, c'est ce qui m'élève.
Nous avons au moins cela en commun.
Alors, je laisse s'éloigner ce beau rêve,
Vécu aussi intensément que mon être l'imposait.
L'ardeur me brûle de l'intérieur,
et demain, même si le noir cachera les éclaircies,
le feu brûlera toujours.

C'est mon marin ...
Le seul, le vrai.
Celui qu'il faut que j'arrête d'aimer ...
et pourtant ...

lundi 6 décembre 2010

Impossible


Tu es encore là ... Pas seulement dans un coin de ma tête, tu es tout près de moi. J'avais pourtant largué les amarres, avais laissé ton bateau partir, sans le retenir ... mais dès que je jetais la corde à la mer, tu la lançais de nouveau dans ma direction et toujours, sans faillir, je la saisissais, faible que j'étais. Je me suis posé beaucoup de questions quant à l'utilité de la manoeuvre mais je n'avais pas la force de tout abandonner, de tout effacer. J'ai déjà fait disparaître quelques traces, mais ton odeur me pénètre encore, ta voix résonne toujours à mes oreilles, le souvenir de tes mains court encore sur ma peau ... il n'est pas si facile de s'affranchir de toi.
Te voir, debout, souriant, hier soir ... tu n'as rien perçu mais mon coeur battait la chamade, nous nous étions dit adieu, tu ne devais pas revenir, notre dernière nuit était belle et parfaite, je ne t'attendais plus aux détours des rues et voilà, tu es revenu ... et je devais alors fuir ... en toute logique.
Mais peine perdue, les chaînes ont accouru de nouveau, ont enserré mes chevilles, dès que tu as posé ton sceau sur mon front, tes lèvres brûlantes qui réchauffèrent tout mon être, j'étais à nouveau à tes genoux.
Je deviens brasier dès que tu me baises. Plus rien n'existe autour, que la musique du piano qui semble jouer tout seul là-bas dans le salon ... Moi dans ton lit, je suis de nouveau tienne tout entière, tu me prends car je me donne.
Tout mon corps te réclame, mon coeur bondit rien qu'en écrivant ton nom, ma bouche ne prononce que des je t'aime, des je t'adore, en ta direction, ma vie s'évapore quand je crois l'amour mort ... Mais tu l'as ravivé, comme ça, d'un souffle !
Tu m'aimes un peu, n'est-ce pas ?
Dis-le moi, je t'en prie. Je n'attends que cela.
Pourquoi ?
Moi-même je n'en sais rien, peut-être que ça me ferait jouir, tout simplement sans que tu me touches, juste par ces trois mots dans ta bouche. Dans la mienne, j'y mettrai tout ce que tu me dis, des déclarations, des promesses, ton vit ... Mon amour pour toi n'a plus aucune limite, j'ai envie de toi, là maintenant, tout de suite. Et je te sens rougir à ces mots que je murmure dans ton oreille que je croque mille et une fois sans me lasser, car je te sens frémir comme quand c'est toi qui me le fais ...
Il est temps que je cesse. Que je me raisonne ... Que dois-je faire sans toi lorsque tu m'abandonnes ? Te rester fidèle ? Rêver de toi à chaque lever de soleil ? Je le ferai si tu me dis de le faire, je le ferai si lors de notre dernière nuit, tu as enfin compris que je ne suis pas ton ombre, ta chose ou ta putain, je suis ta Pénélope, ta femme, celle dont tu as besoin.
Réveille-toi, ouvre les yeux ...

jeudi 18 novembre 2010

Discret final

Retombée dans tes bras pour mieux terminer notre histoire, je souris de mélancolie. Cette fin est belle, si belle, accomplie avec douceur, avec amour, avec tendresse ... J'étais si bien dans tes bras ce matin, blottie contre ton torse chaud, enivrée de ton odeur, ne voulant plus te quitter. Éterniser l'instant, mais on ne peut rien contre le temps. J'ai dû quitter les lieux, te laisser chez moi avec ton sourire que j'aime et que j'adore, je n'ai pas osé te baiser à nouveau la bouche, et je regrette déjà cet acte de métal, poser mon bouclier entre nous deux avant de claquer la porte derrière moi. Mais cette nuit avec toi, elle restera ... elle a effacé tout le mauvais et le laid, il ne reste de toi maintenant que la magie de nos moments, que ton éclat de rire, que ta candeur, que nos jouissances ... simultanées.
Cet adieu me déchire, mais je sais que mon bonheur futur en dépend. Je t'embrasse donc secrètement, infiniment, indéfiniment car tu as retrouvé les habits de lumière de ton image d'Epinal, celle que je porte dans mon coeur.

mardi 9 novembre 2010

Le roi des fourmis


Tu es seul dans ton monde ... Tu y es roi ... Il y a des fourmis qui courent tout autour de toi, que tu regardes, dont tu t'amuses, tu mets parfois un doigt dans le tas pour voir si ça fuse... pas par sadisme, juste par curiosité.
Je ne sais pas ce que tu as tenté avec la petite fourmi que je suis, quelle expérience tu as faite pour que j'en sois ici ... à penser à toi encore, toi qui ne donnes rien, qui vis sur ton île sans amarre, sans attache, qu'avec un verre à la main et une idée en tête.
Tu me demandes encore la lune, c'est assez drôle d'ailleurs, de voir avec quel aplomb tu demandes naturellement un astre si beau, si difficile à décrocher, à moi que tu as rejetée.
Dans quelle dimension vis-tu, franchement ? Où tous les êtres qui t'entourent ne sont rien, que des moyens qui te permettent de passer du bon temps.
Du bon temps, du plaisir, profiter ... non mais vraiment, pourquoi t'ai-je tant aimé ? Il n'y a rien qui me plaît dans ta personnalité ! Ton être est vide, et intéressé. Tu ne ressens rien, ton insensibilité a sûrement quelque chose d'innocent, mais qui t'a donc arraché le coeur pour que tu sois si vain, si mort à l'intérieur ?

J'ai trouvé à Vienne tous les endroits où poser tous tes petits papiers, tous les endroits où tu aurais pu m'aimer ... Si je ne les ai pas mis, c'est pour me sauver, garder ce reste de dignité, celle que par tes mots tu avais piétinée. Je la ramasse, la dépoussière, la cajole ... Et dans les rues de Vienne, sur les bords du Danube, dans la campagne à la recherche d'un cimetière introuvable, j'ouvre ma boîte à musique qui joue les valses de Strauss et je l'y installe pour la soigner ... Elle me souffle alors de ne pas m'abaisser à te donner encore, encore et encore, ce que tu voudrais ... Et enfin, je l'écoute et la considère, cela lui fait du bien, petite chose dans son écrin.

Nous partons tous les deux aux antipodes l'un de l'autre. Je crois que c'est un signe, nous y étions déjà tellement ... je tâchais de te rapprocher mais rien n'y a fait, tu as coupé les fils, tu as tout gâché ! Alors maintenant, je tire un trait sur toi et je suis fière de te dire : "C'est bon, ne reviens pas."
Ton coeur n'en sera pas blessé ... Il est sec, dur voire inexistant. Je sais qu'un jour il réapparaîtra mais ce ne sera pas pour moi, alors autant que dès maintenant, je te dise A Dieu, bon vent.

vendredi 22 octobre 2010

Homoncule


J'ai cru que tu étais là ... que tu n'aimais pas trop la vie que je menais, mais que tu résistais parce que tu t'apprêtais à expérimenter, dans quelques longues années, les mêmes désirs, les mêmes envies, les mêmes excès.
J'étais terrifiée à l'idée que tu fusses réel, car tous ces projets que je m'apprêtais à concrétiser auraient été ruinés. Adieu les voyages, adieu les soirées, adieu la mission en Thaïlande, adieu la vie annoncée ...
Mais toi, toi, tu aurais tellement compté, je t'aurais tellement aimé ... Je t'aime d'ailleurs déjà alors que tu n'existes pas. Je t'en aurais aussi voulu de m'attacher à cette vie que je fuis, de m'ancrer dans ce confort qui ne me sied plus ... mais tu aurais incarné cette joie de vivre, ce rire innocent qui éclate souvent, ce petit être qui m'aurait donné tout ce qui me manque maintenant, quelqu'un qui m'aime inconditionnellement. Je t'aurais chéri, et on serait partis ... oui, nous serions allés vivre à San Francisco ...
Nous aurions été tous les 2, seuls au monde.
Je t'aurais parlé de ton père comme d'un aventurier, un homme irrésistible qui aimait trop sa liberté. Tu l'aurais admiré, j'en suis sûre, et tu ne lui en aurais pas voulu parce que plus tard, tu aurais été comme lui, un homme aux semelles de vent ...
Mais, égoïstement, je t'aurais donné un petit coeur mouillé qui palpite, et appris le respect pour celle qui t'aime, même si tu n'aurais pu lui offrir rien de plus que ton évanescence. Tu aurais été parfait, libre, curieux et généreux ...

J'ai fait de toi un homoncule, tu n'existes maintenant plus dans mon ventre mais dans ma tête ... et tant mieux, soyons sérieux ... Mais bon, voilà déjà 7 ans, que j'écrivais à toi ou à ton frère, et c'était déjà merveilleux ... Un jour, dans 7 ans peut-être, vous serez là et promis, on sera trois.

mardi 19 octobre 2010

New born


This is the end ... In front of the Doors, she understood that there was no more hope ... She tried to live without it, keeping euphoria as her best friend, but harm was on its side, very close and disturbing ... Therefore, she decided to flee, to stop believing in a possible life with him. He explained it clearly, no reason to wait, to keep faith ... It's not the first time she lives this disillusion, not the last, I guess ...

She has now a new weapon, a new shield too, another iron layer on her armor. Soon, she won't feel anything anymore ... She won't even hear her heartbeat again ... It will be deeply hidden, protected under so many protections that it will seem to have disappeared ! Magic trick !

Alice is the one of the poem, no more of the story ... She is the soldier, the combatant. She has one single goal : live !

mardi 24 août 2010

FIN


Alice avait mis dans son sac son petit coeur palpitant, tout excité à l'idée de reprendre sa place sous sa poitrine. Comme un poisson hors de l'eau, il sautillait sur la pierre froide du détachement. Et après de longs mois, Alice l'avait recueilli, délicatement, entre ses mains, de peur de l'abîmer. il avait déjà été mille et une fois racommodé, ce n'était pas la peine d'ajouter une cicatrice à la petite chose fragile.

A la sortie de l'avion, Alice le câle à sa place, à gauche, derrière ses côtes. Elle l'entend battre la chamade, une vraie grosse caisse. Elle n'était plus habituée à de tels débordements et elle a du mal à cacher cette bosse qui se forme et se déforme sous son chemisier blanc ...

Peine perdue et peu importe ... Le marin est là, devant elle, tout sourire.

Boum-boum, boum-boum, boum-boum.

Le feu d'artifice explose. Une nuit sous les étoiles, de l'autre côté de l'atlantique, Alice vit euphorie et bonheur tout à la fois, rêve et réalité se mêlent, idéal et vérité se confondent. La vie est belle. Alice est sur les cimes, extatique ... osant à peine y croire.





Etait-ce un rêve ?

Pour que le plaisir soit si fugace, il y a des chances qu'elle l'ait imaginé.


Alice est aux abîmes, totalement abîmée. Le petit coeur a explosé en tombant. Peut-être n'était-il pas assez bien accroché.


Pourquoi avoir réveillé la somnambule en plein sommeil ? On sait pourtant que c'est dangereux. Les coeurs cessent, les vies s'arrêtent et les rêves s'évaporent ...


Alice est morte et vous dit à Dieu.

mardi 13 juillet 2010

Et toujours une âme d'enfant

Me voici revenue au pays des merveilles, au pays de l'arbre creux qui s'ouvre sur tous les possibles, les idées, les rêves, la féérie. Me revoici au milieu de cette nature magnifique : les grands sapins qui dominent la montagne et marquent une frontière dentelée entre la terre et le ciel, les nuages aux formes multiples qui invitent toujours mon imagination à m'élever loin du sol, les fleurs belles et variées, mauves, roses, jaunes ou bleues, où les papillons après s'être coursés, se posent délicatement pour goulûment butiner ...


Que j'y suis bien, quand je marche suivant la rivière, sautant de pierre en pierre, ramassant des cailloux, faisant des ricochets, chantant comme une enfant des paroles anglaises insensées :
"it was so fine when I was nine, it was so great when I was eight ... why things have to change, it feels so strange, I want them to remain the same ..."


Puis, je m'assoie à la table de la véranda, prenant la main ridée de ma grand-mère. Elle commence à me conter ses amours, sa vie de mère, les traditions, les fêtes, la guerre, la vie au village, son métier d'institutrice. Je ne me lasserai pas de l'écouter. Elle est si douce quand elle me parle, les yeux remplis de larmes dès qu'elle évoque une amie partie ou ses nombreux défis ... On regarde les photos de classe, les portraits d'enfants, jaunis par le temps. On sourit en voyant ce sourire malicieux, ces yeux rieurs, ces visages si expressifs. Le poids de la guerre est toujours visibles dans le regard des adultes et des adolescents ... l'innocence n'est plus là, mais l'espoir résiste à tout, longtemps.

Dans mon petit paradis, je recherche mes souvenirs et les immortalise avec mon appareil, car tout change ici, pas trop vite encore mais comment sera ce village que j'aime tant quand j'aurais 40 ans ? Plein de maisons laides qui s'élèveront de part et d'autre de la route sinueuse, des réverbères à chaque virage, des magasins aux néons sauvages, des grandes affiches de publicité de part et d'autre des prés. Plus aucune vache dans les champs, plus d'oiseaux pour chanter, plus de serpents à attraper ...


On ne respecte plus rien. La fable de la petite maison va bientôt s'exaucer et je ne pourrais pas déplacer notre nid sur des roulettes au flanc d'une nouvelle colline ... Alors je déterre mes souvenirs, les dépoussière, les ravive, les colorie, pour les ranger dans une petite boîte, au coin de ma tête et apprécier désormais le vent de la nostalgie qui souffle ici et là dès qu'arrivent les bougies ... Bientôt 27 ans ...

vendredi 9 juillet 2010

Carpe diem, en été.


Elle se consume ... Que restera-t-il d'elle à la fin de l'été ? Un tas de cendres ... ? Non. Chaque année, Alice a le coeur en fête et le ventre en feu, l'espace d'un instant. Des crampes à l'estomac qui ne s'effacent pas avec un médicament, un mal de tête qui ne s'évanouit pas avec de l'aspirine. Pourtant c'est bien physiquement que l'attraction opère, la chimie devrait pouvoir éradiquer cela ...

Au printemps, cela commence, les filles sont des bourgeons, les garçons des bourdons ... et à l'été, elles éclosent, délicatement, de jolies fleurs dont les pétales s'égaillent sur leur deux fines tiges, dès qu'une brise souffle. Les garçons s'allument, les filles s'embrasent. L'été, soleil, terre, hommes, font du monde une résistance ...

Alchimie, sciences, métaphysique, tout se met en branle pour attiser les braises, recouvertes de cendres l'hiver. Il y a quelque chose d'extraordinaire, tout en étant si mathématique ... Alice y voit encore quelque chose de magique. L'idéal, la folie et encore l'euphorie !

Profitons donc, cueillons le jour, les filles, les garçons. Volons baisers et carresses, donnons-les à notre tour. Le manège bouge, la fête commence, l'explosion de couleurs fait vriller les sens.

Alice aime l'été et les cerises dans la bouche, elle jouit des vacances qui blondissent ses cheveux et font briller ses yeux.

jeudi 8 juillet 2010

Un bel âtre ...


Alice est folle ... Ce n'est pas une nouveauté, on le savait. Elle est belle et bien allumée, c'est normal, ça brûle à l'intérieur ... Elle est une sorte d'étincelle qui ne dort plus, ne mange plus, vit la nuit et dort le jour, boit beaucoup, fume autant, rêve d'euphorie et de chasser le temps ... Elle sait pourtant qu'il faut qu'elle se satisfasse de cette jolie vie qu'elle mène depuis un an. Mais elle est ivre, toujours, saoule de vin rouge et de martini ou grisée de liberté.
Elle veut ce bien rare et précieux et veut le faire durer tant qu'elle peut, éradiquer l'éphémère de son vocabulaire et vivre à jamais avec cette joie de vivre qui la fait sourire, sauter, danser, vivre à en perdre haleine et raison ...
Un regard lui suffit et elle est embrasée. Le manque y est sans doute pour quelque chose, l'alcool aussi est loin d'être anodin. Ce sourire, ses yeux perçants et chauds, presqu'incandescents qui la percent à jour, la déshabillent jusqu'à y voir le feu intérieur ... une soirée, et la voici déjà embarquée dans un flot de rêves, d'envies surtout, depuis longtemps inassouvis ...
Alice ... ton marin est bientôt devant toi ... Pourquoi fuis-tu maintenant ? Pourquoi cours-tu là-bas ? dans l'autre sens ...
Parce qu'il ne répond pas ... et parce que la peur est omniprésente, Alice ne veut pas se tromper à nouveau, Alice veut profiter mais elle veut surtout être aimée. Pas pour un soir, pas pour une nuit, pas pour sept ans, juste pour la vie.

lundi 28 juin 2010

Donnons-nous rendez-vous


Je l'attendais à l'intérieur d'un café, sur le canal Saint Martin. J'étais tout excitée à l'idée de la rencontrer. Une amie d'un des miens, un garçon vraiment très bien. Et puis, elle est arrivée, a commandé un mojito, il n'y avait pas de despé, et nous avons parlé ... Cette fille était incroyable, avait la vie dont je rêvais, celle d'une aventurière, qui, avait réussi, sans se poser, à trouver un homme avec qui partager ce besoin, cette envie de bouger, de partir, de donner.
Histoires extraordinaires, dignes de Kapuscinski, que je ne me serais pas lassée d'écouter, description de son travail, de celui de son homme, impressions diverses, surprises des dons humains ... Tout paraissait si simple, et en même temps, extravagant.
On ne se connaissait pas mais je crois qu'elle m'avait comprise et qu'elle savait quelle était ma voie, pas si facile d'accès, juste parce qu'à son entrée, il y a des ronces, des cactus, des orties et que l'autre est entourée de plumes, de fleurs et de nids ... Choisir le confort ou préférer le risque. Je pense avoir maintenant les réponses, mais j'ai encore peur de toucher les épines, de brandir mon cimeterre et couper les branchages qui accrochent mes habits et m'empêchent d'avancer sur cette route, semée sans doute d'embûches mais recélant de trésors.
Cette voie ... celle que je touche du doigt ... n'est pas donnée à tout le monde. C'est ma chance, celle de ma vie, elle me permettra d'accéder à celle que j'ai imaginée, ce tour du monde humanitaire, ce voyage infini ...

En sortant du café, emplie de reconnaissance et d'excitation, je me suis mise à marcher sur le bord du canal ... ne pensant qu'à toi finalement ... me disant qu'il n'y a qu'avec toi que j'ai envie de partager cela, mon euphorie, ma joie, celle d'avoir été élue. Toi que je connais si peu, toi qui es si loin de moi, toi qui me fais languir depuis si longtemps. Tu représentes l'idéal, le rêve, le possible et l'impossible tout à la fois. Même si je persiste dans ce choix, de tout ou te quitter, de déconstruire, je veux continuer à croire qu'il y aura peut-être un nous, un jour, un amour sans trêve, où tu représenteras plus que l'homme de mes rêves, tu seras aussi l'homme de ma vie.

Notre liberté pourrait être alors aussi grande que notre folie. Le veux-tu ? Y crois-tu, autant que moi ?
Je ne sais pas, mais j'ai la foi pour 3, tu sais.
Je nous vois parcourir le monde au gré de nos envies, cherchant à aimer tout en donnant, la vie serait belle à tes côtés, ça aussi je le sais ... mais si tu ne suis pas, je devrais moi m'en aller, attraper la lune que, depuis ton départ, j'ai visée. C'est ta faute ... ta grâce surtout.
Tu ne m'aimerais pas si je ne le faisais pas ... comme je t'aimerais moins, sûrement, si tu n'étais marin.
Profitons déjà du temps présent et nous penserons plus tard à demain. Même si janvier 2011 n'est pas si loin.

lundi 14 juin 2010

Mon Everest


Alice a gravi une montagne. Bien sûr, à l'horizon, il y en a d'autres qui s'élèvent, mais Alice se dresse sur le pic, heureuse et fière de ce qu'elle a parcouru. Derrière elle, le précipice est profond, escarpé mais tout ceci est du passé, elle a réussi. Elle a maintenant le choix de se jeter dans le vide, pour embrasser fougueusement l'avenir qu'elle s'est tracé, ou rester sur ce rocher, à contempler le soleil et à se reposer. Elle semble décidée à reprendre sa course mais fera-t-elle un pas, deux et s'arrêtera ? ou persévèrera-t-elle sur ce chemin qu'elle croit juste ? L'avenir lui dira.
Aujourd'hui, maintenant, elle est au dessus des nuages, elle est sereine.
Elle s'est encore délestée de son petit coeur derrière un rocher, pour peut-être revenir le chercher quand elle se sentira prête à un tout autre voyage. La corde qui l'assure n'est maintenant que la sienne, celle qui la retenait au marin s'étant rompue. Elle a pris le large en n'écoutant que ses envies et sa raison, et mettant dans un coin les conseils de son roc. Elle a même déversé sa colère avant de faire les derniers mètres qui la séparaient du sommet.
Elle peut maintenant aller et venir sans poids superflu, elle avance selon ses choix, ses désirs, ses instincts. Sa solitude est enivrante, elle respire enfin !
Alice est légère, Alice est grande, Alice a trouvé les clés qu'elle a si longtemps cherchées et va ouvrir enfin ce qui taquinait tant sa curiosité. La boîte de Pandore est ouverte ... et c'est un feu d'artifices de rêves qui en jaillissent ...
Vivement demain, mais profitons d'aujourd'hui.

jeudi 6 mai 2010

Face à face


Alice a 26 ans ... Égarée dans la forêt de ses questionnements, elle rencontre à la croisée des chemins, Alice à 6 ans ... Le choc est brutal. Joie, étonnement, curiosité et peur se mélangent. Mais les 2 Alice s'apprivoisent vite, la grande reconnaissant la petite, qui elle reste sceptique.
- Tu es moi, vraiment ?
- Oui, je suis toi, tu es moi, nous sommes une.
- Mais où sont mes enfants, mon mari, mon château ? Où est mon auréole au-dessus de ma tête ? Où est ce dont j'avais rêvé avec tellement de force qu'il était certain que je sois exaucée !
- Eh bien, non, petite. Aucune de tes aspirations ne s'est réalisée, à part peut-être la plus importante, celle d'être libre !
- Je suis libre ? Certes je l'ai ardemment souhaité, mais davantage comme un caprice ... Libre et seule ? Je ne vois pas bien l'intérêt ...
- ... , La grande Alice reste coite, soufflée par cette petite effrontée.
- Alors ? Dis-moi ! Tu as un but ? Un rêve ? Des perspectives ?
- Écoute, petite, aujourd'hui tout se délite, tout s'enfuit, tout s'effrite. Les murs autour de moi se sont écroulés, le cadre s'est effacé, mon avenir est un vaste flou ... Tu tombes au mauvais moment, je t'avoue. Il y a peu de temps, j'étais fière et heureuse. J'étais amoureuse ... J'avais le cœur en fête pour un marin, disparu dans l'horizon, j'avais de grands rêves de voyages et une envie intense de partage. Aujourd'hui, il y a des plans sur une comète et des châteaux en Espagne, mais rien que je peux t'offrir maintenant, j'ai perdu du temps, ai fait des erreurs ... J'ai toujours tes désirs : chevaucher une licorne, avoir la science infuse, découvrir la téléportation et bien sûr, trouver un prince charmant, ... mais il n'existe pas, que veux-tu, il n'y a personne pour toi ...
La petite Alice se tait, stupéfaite, elle attend un petit espoir mais rien ne vient. Elle ose alors demander :
- Alors à quoi cela sert que je continue à vivre ? Il n'y a pas d'intérêt, autant me suicider ... De plus, tu m'as l'air bien amochée par mon futur, par ton passé ... ça ne me tente pas du tout d'y mettre les pieds. La vie ne vaut donc rien ?
La grande Alice regarde la petite, les yeux mouillés, la main dans sa main ...
- Eh bien, jolie, il n'y a rien de bien, dans l'absolu, qui t'attende pour demain mais il y a plein de moments : il y a l'Islande, la Creuse, la Turquie, il y a la joie, le naturel et l'euphorie... Il y a plein d'étincelles qui parcourront ta vie ... Elles sont magnifiques, fugaces et douloureuses, mais tu mérites vraiment de les vivre, elles te rendront heureuses ... l'espace d'un instant, d'un jour ou d'une semaine, et je sais que bientôt, à 27 ou 30 ans, elles seront rassemblées, et allumeront un feu.
Je te préviendrai ! Vis, ne t'en fais pas.

mardi 4 mai 2010

Tandis que les vits dansent


Pourquoi s'être obstinés comme cela ? Pourquoi avoir occulté ce qui nous séparait ? Pourquoi avoir fermé les yeux sur les douleurs et sur les plaies ... restées ouvertes et souvent ravivées sous un peu de sel, dès qu'un de nous doutait ?

Moi sur la lune, sélénite éthérée,
toi sur la Terre, les pieds bien à plat, presqu'enracinés.
On dansait parfois autour du soleil, à s'en brûler les ailes, d'où nos multiples éclipses ... longues et dangereuses.

Si peu du même monde, sans beaucoup d'atomes crochus, l'alchimie avait marché mais avait fait long feu ... Pfuit !
A ce son funeste, on aurait dû se rendre à l'évidence ... Au lieu de cela, je t'ai laissé me mettre des poids aux pieds, des chaînes aux poignets, j'étais ta prisonnière volontaire ... mais tu savais bien que mon esprit voguait, toujours, que mon nuage pouvait tout supporter même la chape de plomb dont tu me recouvrais ...
L'imagination est difficilement capturée ... surtout la mienne qui débordait.

Un peu désenchantée, oui tu m'as bien amochée (j'avoue, j'ai joué aussi mon propre bourreau), j'erre ici et là, conversant avec ton fantôme qui cache, parfois, souvent, toujours, le soleil ... mon deuil n'est pas physique, tu le sais, il est bien intérieur, ancré profondément, transpercé parfois par de jolis arcs-en-ciel.

Je croyais m'être relevée, avoir transformé l'essai, mais je me suis leurrée ... dès que l'on me délaisse, tu reviens et me blesse.
Un jour, j'espère, j'y crois, tes banderilles ne me toucheront plus. Je serai alors redevenue coeur sec, stoïque et détachée.
Je ne vivrai que dans mon monde, factice et illusoire, rempli d'impossibles et fugaces histoires, où toi minable torero tu ne m'achèveras pas, même si tu m'affaiblis.

Alice m'envahit, tandis que les vies dansent ici aussi.

mercredi 21 avril 2010

Avec le temps va tout s'en va ...


C'est comme ça. Même les évidences, les sentiments qu'on croyait éternels, les promesses gravées dans la roche ... Tout s'atténue : les couleurs s'estompent, les souvenirs s'effacent, les corps se recroquevillent. La vie est ainsi faite. On passe puis trépasse, hommes, êtres, amours, unions, relations ... Douleurs et joies ont une date de péremption. Les gens se voient, s'éclairent, s'aiment, se fâchent et se séparent. Il faut s'y faire ! On attend un mois, deux mois, trois ... on rêve, espère en cherchant toutes les prises auxquelles se raccrocher ... mais plus on grimpe, plus ces prises - ces mots - se raréfient et plus l'escalade est dure ... A un moment, on abandonne, on préfère choisir de rebrousser chemin ou de préparer sa chute, pour ne plus subir, pour enfin prendre sa vie en main ... et oublier le marin qui doit avoir trouvé une femme dans un port ...
Alors l'abandon, oui, encore ... encore une cicatrice dans le cœur tout mouillé, encore un fil à arracher ... on s'habitue à tout, surtout quand l'espoir ne meurt pas avec la déception car si je suis abandonnée, c'est pour mieux être retrouvée, non ?

mercredi 14 avril 2010

jeudi 8 avril 2010

Touchée, coulée


Son cœur est dans un étau, qui se serre peu à peu sur lui. La main sur la poitrine, Alice a mal, terriblement mal. La pression est trop grande, trop douloureuse, elle sent le sang et l'eau s'évader du mécanisme pas très bien rôdé et ne sait que faire pour les retenir. Une coupe, un vase, un écrin, ses mains en calice, tout déborde. Alice est pleine de lui, d'eux, d'envie, d'amour. Elle se consume et souffre, les brûlures ne s'apaisent pas comme ça ... Le temps fera son œuvre, comme il l'a déjà fait plusieurs fois ... Il a toujours su apaiser ses soifs et ses aigreurs, pour continuer sa longue route vers le bonheur. Seulement là, Alice n'a absolument aucune idée de ce qu'elle veut. Un lapin ou deux ... Partir pour l'est ? Partir pour l'ouest ? Un idéal ou une perfection ? La liberté ou des conditions ? S'installer ou s'évader ?
La vie n'a aucun sens, et Alice ne l'aide pas à en avoir. Elle fait surtout tout à l'envers et ferait mieux de trouver une direction, un but, un truc quoi, un truc qui stopperait la torture, un truc qui sècherait ses yeux, toujours mouillés, un truc qui la ferait voler. Bref, du LSD.

mardi 30 mars 2010

Fin d'éternité


Le voeu d'Alice a été exaucé : elle ne traverse plus les miroirs, elle se les prend de plein fouet. Elle était sur un nuage se délectant d'eau de rose et du parfum des fleurs bleues ... mais ce délicat nectar et ce parfum délicieux ont une fin et Alice, du haut du ciel, tombe, dégringole et s'éclate la tête sur le sol.
Qu'elle était naïve en se mettant à nu ! Qu'elle rêvait en écrivant ces vers! Elle est bien embêtée maintenant que la réalité l'a rattrapée. A trop espérer, on en oublie de vivre ce qu'il y a du bon côté.
Elle s'est inquiétée ... pour rien. Il va bien. Tant mieux.
Adieu petit marin, tu fus un bel oasis pour l'assoiffée qu'elle était. Maintenant, par ton silence, elle a compris. Elle ne t'ennuiera plus, promis. Elle sera seulement l'amie, et s'en contentera car tu es trop idéal pour qu'elle tire un trait sur toi.
Alice fugue en suivant le lapin, celui de Pâques est en Turquie, le lièvre de mars étant parti.
Avril va s'ouvrir sur une jolie idylle, sans avenir mais qui restera au creux de son coeur, dans son souvenir, comme tout ce qu'elle a vécu en cette belle année, où le maître-mot était l'éphémère, car il n'y a plus d'éternité ...

lundi 22 mars 2010

Triste épiphanie


Alice sait.
Alice sait ce qu'elle est.
Rien.
Un spectre, un reflet.
Qui erre ...

Alice n'existe qu'à travers le regard des gens, les gens qu'elle aime, les gens importants, mais aussi ceux qui ne sont rien pour elle. Tout lui importe, tant elle est faible. Elle n'a aucune consistance. Elle a un corps mou et transparent qu'elle tente de remplir de mille et un sentiments, mais finalement, tout est factice, tout n'est que fabrication. Car Alice n'est pas Dieu, et donc pas de création ! Alors, elle confectionne à partir des regards, des paroles, des attentions, un être vide et creux où il y a de l'écho tant qu'on veut.

Alice est un homoncule et les larmes de cette révélation inondent son coeur artificiel. Ce coeur qu'elle peut abandonner, de temps en temps, sur le bas-côté, histoire de vivre un peu sans âme ni conscience, petits composants qui compliquent tout et dont elle cherche le sens ... encore et encore. Ecorchée vive sans coeur et sans essence, Alice se ment à elle-même, elle n'est pas en quête de sens, simplement de reconnaissance. C'est tout ou rien, et rien, surtout. Elle est tellement déboussolée dans ce monde à l'envers, qu'elle a déjà baissé les bras d'y trouver un endroit. Elle s'obstine à vivre, à trouver son bon droit mais c'est peine perdue, Alice pâlit, blêmit et s'évapore. Sans prise de risque et de choix, l'espoir tue. Son corps est mort, son coeur ne bat plus ?

Alice aimerait tellement se cogner dans les miroirs au lieu de les traverser ... Alice saurait alors qu'elle est. Alice a besoin de se voir, de s'aimer, Alice a besoin d'exister.

A cet âge, il est peut-être déjà trop tard ...

vendredi 19 mars 2010

Marasme


Y a-t-il un truc plus profond ? Une sorte de tumeur qui fait tout dérailler ? Un caillou dans une chaussure qui grossirait, un grain de sable dans le mécanisme qui rendrait tout bien compliqué ? Alice ne sait pas ... Alice a beau creuser à l'intérieur d'elle-même, a beau disséquer ses sentiments les plus secrets, a beau s'introspecter, ses questions restent sans réponse. Elle cherche un sens à sa vie ... Un sens qui lui permettrait de tracer une ligne, même floue, même difficilement visible, mais qu'elle suivrait pour arriver à l'oasis.

Mais existe-t-il ? Ne serait-ce pas un mirage qui la consolerait de tous les coups dans l'eau sans ricochet qu'elle s'évertue à donner ? Même ça, elle ne sait pas. Elle veut suivre une ligne, à défaut de lapin mais le noir a envahi l'espace et elle marche à tâtons, depuis bien trop longtemps maintenant. Elle a renié tous les guides, a fait fuir ses aides de camp, a coupé le fil d'Ariane qui la retenait à ce rêve, ce fantasme ...

Elle est là la réponse, dans l'irréalité de ses désirs. Elle veut une route mais elle n'a pas de destination. Alice a la tête à l'envers ... et celui du décor la terrorise, elle va fuir encore et encore, sans regarder où elle va, sans demander son chemin, elle suivra des petits signes et à nouveau se perdra. Tant qu'elle n'oublie pas où elle a laissé son écrin, tout ira bien ... L'espoir tient bon, il reste donc une lumière dans cette forêt glauque où tous les êtres les plus fous l'entraînent et la harcèlent.

"If you don't know where you are going, any road will take you there." Cette phrase lourde de sens l'a toujours rassurée, pourtant aujourd'hui elle la terrifie. Alice est bien seule aujourd'hui. La perte de sens isole, cherchez la camisole.

mercredi 17 mars 2010

Une tâche rouge


Elle avait la tête bien en fête le jour du concert de Tosta. Bu du vin à perdre l'équilibre, la mémoire et le sens commun. Mais finalement, malgré la tête en citrouille du lendemain, cette grande bouffée d'air frais l'avait requinquée. Oublier la vie, la nostalgie ambiante, le travail et son marin. C'était les bulles qui revenaient pétiller dans sa tête, redonner un coup de fouet à une déprime qui s'installait. Alice est entrée dans la forêt ... a rencontré un chat, à peu près aussi fou qu'elle mais qu'elle a envie de caresser, juste pour un moment donné, juste pour voir ce que ça fait, de vivre sans conscience, sans coeur, en toute indépendance.

A l'orée du bois, une petite chose humide palpite.

Mais dans 4 mois, il sera de nouveau bien au chaud, sous sa poitrine et battra pour toi, si tu veux bien, le rythme que tu auras sur les doigts.

Je n'oublie pas mais j'attends, avec pour seul moyen, le divertissement.

jeudi 11 mars 2010

Des chimères dans le café


Elle aime se réveiller le matin, regarder ses petits yeux bouffis et ses cheveux en épis dans la glace de la salle de bains. Avant de prendre sa douche, elle met de l'eau à chauffer, dans sa bouilloire toute cassée, puis entre sous la pomme, brûlante, en se massant de mûres. C'est le premier bonheur de la journée, celui qu'elle aimerait parfois partager. Mais c'est aussi son moment à elle, son préféré ... Déjà au son du réveil, elle apprécie ses petits plaisirs, ses rituels : elle s'étire, miaule et demande à Dieu de protéger son marin ... Toujours ses premières pensées sont pour lui, c'est comme ça ...

Et elle prend son café, encore à peine réveillée. Elle verse l'eau sur cette poudre qui remplissait son sac d'Islande, tourne le sucre dissous avec sa cuiller, et là, le miracle a lieu ... Des dessins se forment dans la mousse et s'envolent, envahissent le salon, tournoient autour de sa tête, ailés ... Pégases, phoenix, griffons et panthères, tout son univers s'éveille. Elle leur sourit aussi, chantonne une chanson qu'elle aime et choisit le jour qu'elle veut être. Aujourd'hui, elle sera le 1er juillet. On n'a pas eu de printemps cette année ... Mais bon, l'été promet d'être beau, les chimères lui ont soufflé.

Alice, le matin, traverse les miroirs avant de se confronter à la réalité ... celle qu'elle aime aussi, même si elle lui impose la patience. Mais elle se dit qu'elle vaut bien ça, la liberté !

mardi 23 février 2010

Plus près du soleil



Alice glisse ... Le sourire jusqu'aux oreilles, le vent emmêlant ses cheveux, les yeux plissés par le soleil, les pieds mouillés, les mains bleues ... Alice rit, crie, chante, Alice roule sur la pente. Alice goûte à nouveau le souvenir merveilleux de son pays de paradis, où le silence règne, où le ciel a une couleur unique et des nuages oniriques, où la neige immaculée étincelle ... La lumière se reflète sur elle, elle rayonne, resplendit, qu'elle est belle, cette vie !


C'est la joie de l'innocence, où l'adrénaline explose dans la descente, où la neige amortit le choc et l'éclat de rire fuse ... L'écho n'attend pas et s'amuse, un, deux, trois rires éclatent et se répercutent de part et d'autre de la vallée.


Alice se laisse tomber dans la neige glacée, matelas si moelleux qu'il épouse son corps à la perfection ... Comme un amant qui l'enserre et l'embrasse, la neige la recouvre et l'enlace. Il ne manque plus que lui ... pour que la fusion soit parfaite, pour que le bonheur soit complet ... Alice murmure des messages enflammés que le vent lui portera, droit devant, tout là-bas ...


Alice est bien couchée à regarder en l'air, les nuages qui filent, les flocons qui tombent et les branches qui agitent leurs petits stalactites. Elle se ressource, recharge sa batterie et reviendra à Paris, trop vite, trop tôt, un peu triste, mais avec les joues roses et le désir intense de revenir sur cette terre chaude quoique givrée, où bientôt jonquilles, perce-neige et violettes s'ouvriront au pied des sapins et devant ses fenêtres.


Alice aime à corps perdu, son pays et son marin.

mercredi 17 février 2010

Lever le poing


Petit Saïd,

Tu es bien innocent pour un homme de 26 ans, tu aimes comme un enfant, avec les yeux écarquillés et beaucoup, beaucoup ... trop ... de ténacité.

Je t'aime bien, tu m'attendris, mais tu ne peux demander plus, c'est très beau d'être amis.

Puis il y a eu ce soir, où tu m'attendais, fumant ta clope innocemment , devant le Monoprix... J'allais chercher du vin, substance qu'il y a encore quelques mois tu ne connaissais pas. Je t'ai laissé donc pour faire mon marché, et quand je suis sortie, tu étais parti. Je ne t'en voulais pas, car tu aurais bien fait, il n'y a rien entre nous qui puisse arriver, de ce que tu imagines, de ce que tu voudrais ...

Puis je te vois descendre de ce camion, je me dis "Tiens, la télévision !". L'homme qui t'accompagne m'explique : "Désolée Madame, contrôle de police." Je suis choquée, gênée, sidérée, tu as failli être expulsé ... Comme ça, en un clin d'oeil ... On t'embarque, on te parque, puis on te jette dans un avion direction l'Egypte. Pas d'au revoir ... Juste, sans doute, un mail une fois retourné chez les tiens.

Mais pourquoi es-tu donc venu ? Qu'a donc la France pour que vous la vouliez tant ? Moins de travail ? C'est tout ? Vraiment ?

Ca me fait peur ce que tu dis ...
Quel est ce pays de liberté et d'égalité dont vous parlez ? Le mien ? Vous voyez pourtant bien que ce n'est pas le cas, qu'on vous inflige un triste sort et qu'on tombe bien bas. Que s'est-il donc passé pour qu'on en arrive là ? Je ne comprends plus, je ne comprends pas.
Ma terre est belle, je veux en faire le tour avant qu'on la détruise et je veux mettre ma pierre à l'édifice, je veux faire quelque chose de grand ... Je veux agir, oui, maintenant.
Pour toi Saïd et pour tes frères, qui sont tout autant les miens.

lundi 15 février 2010

Mes aveux


Tu es mon marin. Il faut bien que je l'accepte ... Tu es loin mais je suis liée à toi, je te veux et n'ai pas d'autre choix, que de t'attendre ... Et après tes mots, je ne peux qu'embrasser ce destin ...

Mais, sache-le, je ne serai pas femme de marin ... Je t'attends mais je te rejoins. Dans quelques mois, je traverserai l'Atlantique et arriverai directement dans tes bras. Je serai aux anges. Mon coeur battra la chamade, plus rien n'existera, à part toi ... à part nous, enfin.

Tu es mon marin.

Et aujourd'hui, je sais à quel point je t'aime, à quel point j'y crois, à quel point mon rêve n'était pas que fantasme ...

On ira je ne sais où, je ne sais comment, mais ce seront des jours magiques, loin de tout, droit devant, vers la beauté, vers les étoiles, vers les arcs-en-ciel, si chers à mon coeur, le vent dans les voiles ...

Je serai tienne, tout entière, car tu es mon marin, et je suis ta sirène.

Je t'aime ...

Ca sonnait encore étrangement il y a quelques semaines ... Je ne sais pourquoi ... mais aujourd'hui, tout est différent, je te manque ... Je le sais maintenant. Je t'aime. Tu ne peux imaginer combien. Je t'aime, mon lointain marin. Je t'aime ... car peu importe où tu es, je pense à toi, et j'espère tous les jours que tu me reviendras. Je t'aime, toi qui devais être my lightning love affair, voilà 8 mois que je ne pense qu'à toi. Tu m'as ouvert les yeux, tu m'as relevée, tu m'as dit de vivre et de m'amuser ... Je le fais, mais tu es toujours là. Je t'aime, tu le sais, n'est-ce pas ?

Mon idéal, mon marin, mon lointain, tu me manques autant que je t'aime.

jeudi 11 février 2010

Alice en noir


Je fais mon deuil. Je ne suis ni ta femme, ni ta mère. Tu n'es pas mon marin. Je sais. Mais je suis lasse, j'en ai assez.
T'attendre est trop dur.
Oh oui ! Dis-le ! Tu ne m'as rien demandé ! Mais ça n'empêche que je suis attachée, à toi, par un lien invisible que je voudrais couper mais que je ne trouve pas. Tu peux rire ... Tu n'as rien fait pour que je m'accroche à cette amarre que tu laisses traîner derrière toi. Je vogue grâce à elle, me prend tous les orages, les vagues m'assomment, l'écume m'aveugle et au lieu de me noyer, je tiens bon, bien accrochée au seul lien que tu m'as laissé. Tu me ramènes à toi, de temps en temps ... avec tes mots doux, que je chéris souvent. Tu en es avare, mais les rares que tu me donnes, je les porte en moi, tous les jours. Je les relis, je souris. Jusqu'à ce qu'ils soient trop usés pour que je réalise que tout est fini ... Ca prend trois jours, je crois. Trois jours d'euphorie, de sourires, de joie ... Après le manque revient, le vide hurle et je te cherche, je me souviens ... Piètre consolation. Je me souviens de ce beau voyage, de ces bonnes soirées, de ces nuits passées au creux de tes bras ... Puis, je me rappelle mon rempart, celui qui m'éloignait de toi, pour que justement, je ne souffre pas ... Ensuite, vient le souvenir de ta froideur, de ta distance, de ton indépendance ...
Et je me dis que le deuil doit être fait ... même si tu représentes tant pour moi, l'idéal en tout cas, je dois me noyer dans l'eau salée de la mer et retourner au rivage selon la volonté des marées. Je trouverai bien quelqu'un qui m'aime, quelqu'un qui restera près de moi, puis m'emmènera au bout du monde, sillonner les routes au gré du vent. On vivra d'amour et d'eau fraîche, car l'air pur ne nous suffira pas. Il me dira de belles choses, m'enveloppera de ses bras et ne me lâchera pas avant que le jour se lève ... Il croira que rien ne s'arrêtera, il me dira que je lui manque, même si je ne suis qu'à deux pas, il me prouvera que la liberté est aussi une aventure qui peut se vivre à 2. On sera ensemble, heureux.

Où es-tu, jeune homme ? Je veux savoir si tu es en vie ... Je m'inquiète pour toi, comme une mère ou une épouse ... mon marin ... Je veux savoir si tu vas bien, avant de te mettre dans la petite boîte à souvenirs nichée dans ma tête, pas loin. Je m'inquiète, tu sais, même si j'ai mis ton nom dans le mur des lamentations ... Je ne suis pas rassurée à l'idée de te savoir par monts et par vaux, loin de moi ... qui fais mon deuil ... bientôt.

vendredi 29 janvier 2010

A l'envers, à l'endroit


Il a plein de fils, qui s'attachent, se détachent, s'enroulent et l'enserrent. Une vraie pelote emberlificotée, le cœur éponge un peu le liquide qu'il tente d'apprivoiser ... Ca déborde de partout. Que faut-il faire face à de telles cascades d'émotions ? Alice n'y connaît rien, Alice se perd dans ce labyrinthe de liens. Faut-il couper ? Démêler ? Peut-être brûler ?
Ils sont là ... de leurs aiguilles, inconsciemment, percent le petit cœur de part en part, et s'ancrent à vie dans la petite boîte à sentiments. Laissant parfois des cicatrices, des trous, des mèches grignotées par le temps ...
Il y a aussi les élastiques, qui s'invitent dans le canevas, et font du cœur tout mouillé leur port d'attache où se cacher, jusqu'à ce que le petit jeu d'aller-retour rompe à jamais, et fouette le cœur bien abîmé. C'est fragile, ces choses là ...
Il y a les fils qui pendent, inertes, qui se sont accrochés et se sont oubliés ... et qu'Alice n'arrive pas à enlever. Parfois, elle tente même de les raccommoder, mais c'est peine perdue ... L'effort est vain.
Il y a des histoires sans lendemain ...
Il y a celui, long et fort, doux au début, une vraie ronce à la fin, à mesure qu'il s'effilochait ... Alice, égarée, avait pris le sécateur et la liaison était coupée, le calme revenu, la haine apaisée.
Et il y a les autres, ceux qui tiennent chaud, qui consolent, qui tricotent tout autour un mur de protection, un blindage qui rend heureux ...
Le fil de la vie est plein d'autres fils qui tissent une toile nouvelle et inattendue. Le noir, le vert, le rouge, le bleu, le jaune, le blanc, toutes les couleurs composent et se superposent, se mélangent et nuancent le tableau de l'existence. Comme pour l'œuvre d'art, il ne peut être parfaitement copier, et même son maître arrive parfois à s'y perdre.
Alice n'est pas la seule à s'y empêtrer mais c'est ça qu'elle aime, s'y emmitoufler, dans ces fils qui ont fait d'elle ce qu'elle est. Une petite folle qui marche sur les arcs-en-ciel.

mercredi 27 janvier 2010

Je me perdrai


"Liberté ...

Troisième composante du bonheur ...

Depuis toute petite, je rêvais de devenir adulte ... car être libre était, pour moi, le fondement du bonheur. Prendre ses décisions, les assumer, avancer dans une direction qu'on s'est tracée, bifurquer, se promener, partir, boire, fumer ... vivre sans attaches ni amarres. Sans personne pour me dire quoi faire, quoi penser, quoi dire. Etre l'électron libre.

J'en avais assez d'écouter les "grands", je voulais vivre d'amour et d'eau fraîche, de grands espaces, de musiques et de beauté. Ni dieu, ni maître, juste moi qui fais mes choix, humblement.

Suivre mes rêves et mes désirs ...

Prendre un baluchon, y mettre 4 chaussettes, un pantalon et récolter les cailloux qu'on met sur mon chemin. Goûter les plats, comme la vie, avec délectation et perpétuelle envie. Rassasier les autres composantes du bonheur : l'émerveillement et la satisfaction. Faire de ma vie une route infinie, semée d'aventures, de rencontres, de passions.

Mais je suis libre, même à Paris. Je fais ce que bon me semble, je choisis. Je donne, je m'amuse et je ris. Je rêve beaucoup, mais je sais, un jour, ma liberté sera courage, ma valise sera prête et mon texte fini."


Alice needs time.


mardi 19 janvier 2010

A la croisée des mondes, des phrases semées au vent ...


La croix, l'étoile, le croissant ... Jérusalem est belle, resplendissante, calme et fervente. Il est 4 heures du matin. Alice se réveille sur la terrasse au chant du muezzin. Elle s'y était installée le soir pour admirer la ville où s'élèvent les minarets, les dômes des mosquées bleue et dorée, les tours des églises et des monastères, et toutes les prières ... toutes vers le ciel, toutes vers un Dieu, le même.

Alice a suivi le lapin, a atterri au pays des merveilles, un pays de fous, totalement dément. Où tout est beau, étrange, drôle aussi pour elle qui ne connaissait rien de ces gens si croyants, si fervents, jusqu'à en devenir violents.

A cette heure, elle sent déjà monter les odeurs, celles du pain chaud, de la cardamome dans les cafés, des bougainvilliers qui grimpent sur tous les murs, sauf sur celui de la honte, qui est loin, là-bas, mais qui ne s'oublie pas ...

Elle aimerait tant capturer ces odeurs, comme les images dans son appareil photo, comme les sons sur son dictaphone ... Alors, elle cueille les fleurs, le romarin et les épices, et les enferment dans son carnet de voyage, avec l'espoir que, revenue à la réalité, elle pourra encore s'en délecter.

Tout donne envie ici : les pâtisseries, les fruits, les épices, les bijoux et les hommes aussi. Ils ont le regard clair, et la peau basanée. Un sourire aussi plein de bonté.

Les rues de Jérusalem sont presque vides à cette heure : quelques soldats, très jeunes, les yeux pleins de désir et de défi, veillent, armés de leur fusil, qu'ils portent nonchalamment. Peu à peu, des petits groupes de juifs, papillotes, kippa et chapeau entrent dans la ville, puis c'est au tour des musulmans avec leur djellabah et leur keffieh ... Il est 5 heures. Le jour n'est pas encore levé.

Quand le soleil apparaît enfin, c'est un véritable arc-en-ciel. Les nuages se colorent, se scindent et laissent les rayons jaunes, rouges, orangés former un puits de lumière qui s'étend petit à petit, chassant l'ombre de la nuit.

Alice a les yeux écarquillés, ne peut se rassasier de tant de beauté, Alice est subjuguée. Elle, devenue pour quelques jours une princesse étrangère, est ravie, se réjouit, entourée de tous ces gens habités ... mais elle garde ce sentiment de vide en refusant d'embrasser ce bonheur qui semble tous les combler. Pourquoi ne pas choisir cette sérénité offerte, gratuite, donnée ? Parce qu'elle n'est pas appelée ... tout simplement. Chacun a son chemin, et même si le sien est bien chaotique, elle semble l'avoir pris en main et aimer la vie comme elle vient. Et s'aimer enfin, elle, telle qu'elle est.

Avant de partir, une adorable petite nonne lui prend la main, la serre et la caresse en lui disant : "Tu es la jeunesse, tu es l'avenir, fais quelque chose de grand et profite."

Alice a compris, Alice est partie, apaisée et guérie.

Elle laisse derrière elle un caillou de plus sur un tas, des petits papiers cachés dans le mur, beaucoup de larmes à Yad Vashem et une lampe à huile en haut d'une église.

Alice est une rêveuse mais enfin, ses rêves deviennent réalité ... Alice est ressuscitée.

vendredi 15 janvier 2010

Répétitions



Tu me manques.
Je suis heureuse, mais tu me manques.
Je fais plein de choses, je m'occupe, je me vide la tête, mais mon coeur est plein de toi.
Tu me manques ...
Je regarde les garçons, les envisage, leur souris ... mais c'est toi que je veux.
J'ai envie de te parler, de te toucher, de t'écouter, d'imaginer ce que tu dis ...
Tu me manques.
Il y a des jours comme ça. Des jours où ton image est là, du matin jusqu'au soir.
Les mois aussi y ressemblent, d'ailleurs ...
J'essaye d'oublier, j'essaye d'écarter les souvenirs, les jeter loin de moi,
mais tu es là, omniprésent.
Tu me manques.
Je ne pleure pas souvent, je n'ai pas le temps,
mais parfois, quand je m'assieds pour lire, je te vois,
et les larmes montent.
Tu me manques,
et je désespère ...
Mon bonheur est là, mais il y a une pièce qui manque,
toi ...
pour qu'il soit complet.
Je l'accepte, je l'admets, je vis avec ... je n'ai pas le choix.
Mais j'ai besoin que ça sorte,
c'est comme ça ...
tu me manques.
Il y a un vide ...
un vide que je comble tant bien que mal,
mais ce n'est pas solide, à peine un voile sur un trou béant.
Tu me manques,
alors j'attends,
mais j'attends comme une fourmi,
je bouge, je fonce, je construis,
heureusement.
Tu me manques.
Toujours, infiniment, indéfiniment ...
et je ne tourne pas en rond,
j'avance, malheureusement sans me rapprocher de toi,
la Terre tourne trop vite.
Tu me manques.
Et je te cherche, même en Israël
Sur les pierres des Justes des Nations,
je cherche ton nom.
Il est là, deux fois, j'en ai le coeur qui bat.
Tu me manques.
C'est la vie, celle que je cueille comme tu me l'as appris.
Elle a ce goût aigre-doux quand tu n'es pas là,
et, tu vois, même l'amertume de ton absence, je l'apprécie ...
tu me manques,
mais c'est bon aussi.