vendredi 28 novembre 2008

Aux grands mots, les petits sentiments ...


Il n'y a pas de plus belle humiliation que de se jeter à corps perdu dans un être qui s'échappe ... tant que l'abandon de soi-même est guidé par la vérité et que la pureté (no comment) a pris la place qui lui revenait dans la fusion charnelle. La douleur est cruelle, tenace quand l'amour est sincère, fugace quand on s'est menti pour légitimer l'erreur.

Et c'est ce qui arrive toujours quand on grandit et qu'on veut changer.

Car inconsciemment, on sait toujours, à un certain âge, où une relation nous mène, si elle a de l'espoir, si l'autre joue, si soi-même on se cache. Le bouillonnement n'est pas de l'amour, c'est une fuite en avant, une ivresse éphémère, une pauvre imitation, une pâle copie de ce qu'un être peut ressentir pour un autre. C'est agréable, grisant, des bulles de champagne qui pétillent dans le ventre et la tête.

Malheureusement, l'ébulition ramollit les coeurs d'artichaut. Sachant ça, soit on se contente du plaisir, soit on tend à l'idéal. Mais pour la quête d'absolu, le plaisir a un goût de trop peu, comme une jouissance trop rapide.

Alors passons notre chemin, nous nous sommes trompés. Ca arrive et c'est bon.

mercredi 26 novembre 2008

En attrapant le lapin blanc

Cette nuit, j'ai rêvé qu'un renard enragé me mordait.
J'étais devant les clapiers (ceux de chez les Mougin) à caresser le lapin blanc et je sentais à mes pieds qu'une cage bougeait anormalement. Je me baissais pour voir quel lapin excité pouvait s'agiter autant et ... au lieu d'un lapin, un petit renard aux yeux verts et injectés de sang parvient à travers le grillage à me mordre la main.
Encore un rêve qui, en me réveillant, me laisse pleine d'angoisse pour la journée à venir. Quotidiennement, je maudis mes malaises matinaux dûs à mon inconscient sadique.

vendredi 14 novembre 2008

Vibrations ...


Il y a des chansons comme ça qui vous font mal au ventre comme si mille papillons venaient de prendre leur envol ... Des chansons qui vous ramènent dans un temps lointain. Des chansons pleines de nostalgie, de désirs inassouvis et de rêves enfantins. Ces chansons sont un peu comme des coups de foudre à répétition, la même sensation d'ivresse et d'euphorie.
Elles donnent envie de sautiller, de danser ou de pleurer. Je suis une marionnette quand elles se mettent à jouer.
On m'a toujours dit que, quand je serai "grande", je n'aimerai plus ces chansons, qu'elles sont d'une époque et que mes goûts changeront. Je ne voulais pas entendre car je croyais en moi et, maintenant, je le sais, j'ai eu raison.
Il y a des chansons qui me feront toujours de l'effet ... peut-être parce que je n'ai pas voulu tout renier, de mon enfance et de mon adolescence et que la musique est pour moi ce qui rythme ma vie, mes expériences, mes erreurs, mes déceptions, mes amitiés et mes amours. Métronome de mes humeurs, elle est vitale. Elle me rappelle ce que j'ai oublié. Un peu comme des photos mais avec plus d'intensité.
Et peu importe ce qu'en disent les gens, elle ne vieillira jamais.

Elle est ma norme d'éternité.

Anne-Laure et Amiens : Indochine et Bach ...
Midinettes et rallyes : Tracy Chapman et Blondie
Boréale, Grèce et bords de Loire : Green Day et Stereophonics
Ephémères et cour d'école : No Doubt, Texas, Natalie Imbruglia
Ame soeur et La Grange : Offspring et Yann Tiersen
Souris et Rouen : Girls in Hawaï et The Strokes
Tiaré et Tahiti : Singing in the rain et Voyage en Italie
Déjantés et université : Eels et Muse
Ame soeur, ailleurs : Alanis Morisette et the Cranberries
Amis et l'île de Ré : Patrice et Counting Crows
Amour et voiture : NTM et the Rolling Stones
Fous et Creuse : Nirvana, The Cure, The Pixies et Shannon Wright
Belles, beau et Bordeaux : Bloc Party et MGMT

La solitude c'est tout ça et plus encore.

jeudi 13 novembre 2008

Perte d'haleine

Trois femmes superbes pour un homme : une hystérique, une peureuse, une éternelle insatisfaite ... Des satellites autour d'un mâle sexy dans un décor de rêve, la Catalogne.

Vicky, Cristina, Barcelona, le dernier film de Woody Allen, encensé par la critique et ... je me demande bien pourquoi. Certes, tout est très joli, images, acteurs, musique. Rien à redire à part que tout est lisse, superficiel et fade ! Les 3 caractères de ces femmes très différentes pourraient être explosifs, mais l'insatisfaite fuit, la peureuse se couche et l'hystérique crie. Pas de grands remords, que des petits regrets, pas de culpabilité déchirante, aucun coeur piétiné. La voix conte, décortique, une sorte d'examen clinique d'une relation, à 2, à 3, à 4, sans tripes exposées. Tout est frôlé, effleuré. Ca manque de sel et de goût.

Pourtant le sujet se prête à la lutte, aux crises, au combat permanent. La peur de l'engagement, l'adultère, l'impossibilité de s'aimer simplement ne peuvent que provoquer des sentiments ambivalents, des quêtes de soi tortueuses, des angoisses vénéneuses. Et rien, rien ne transparaît que des fuites en avant, des culs-de-sac et des frustrations ...

On devrait voir la bile qui suinte, la mort errante, la peine mise à nu.

On est loin de Match Point. Je suis déçue.

lundi 3 novembre 2008

J'aurais voulu être Lee Miller

Paris est doux, l'hiver. Les monuments se détachent sur le ciel gris, les gens se pressent sous leur parapluie, les lumières s'allument tôt et scintillent.


  • Exposition au jeu de Paume : Lee Miller et ses photos, celles de mode, celles de journaliste, celles d'art, surréalistes ... Tout au long du chemin, on la découvre chronologiquement et mise à part son enfance, on envie cette femme qui rencontre des êtres rares qui la poussent à le devenir aussi. Man Ray, Picasso, Penrose ... chacun lui apprend son art et partage sa passion. La muse est ainsi artiste, une Jean Voilier dans son genre : belle, brillante, intelligente et libre, qui fait tourner les têtes des gens les plus brillants. Une belle découverte dont l'admiration perdure avec ou sans images.
La pluie a cessé, les voitures roulent vite, les passants ne sont pas pressés.


  • Picasso et les maîtres au Grand Palais : Encore une fois, ce peintre me subjugue, arrive encore à m'étonner. J'ai l'impression de le connaître et comme d'habitude, je découvre de nouvelles oeuvres qui me laissent bouche bée. Si tout ne me plaît pas, tout m'intrigue chez Picasso et je suis à genoux devant son génie.
Enfin, le vin coule, il est tard, le ballet commence au crépuscule ...
  • Edward aux mains d'argent au théâtre du Châtelet est touchant. Plus une comédie musicale qu'un ballet, cela reste un beau moment ... comme deux heures de balançoire. Dommage que les danseurs ne fussent pas classiques, les pas de deux manquaient d'ampleur. Pourtant cette histoire ... sorte d'adaptation de Frankenstein, parviendra toujours à me faire frissonner, à me faire verser une larme, surtout quand la neige tombe sur le public sur fond de musique magnifique.
Tout ça avec des personnes précieuses et vitales, la vie ne peut être plus belle.