lundi 21 septembre 2009

Les caprices d'Alice


Alice n'aime pas la légèreté ... finalement. Alice préfère ce qui est lourd et pesant, ce qui est profond et intense. Alice ne veut pas se ruer sur tous les hommes qui lui ouvrent les bras et les jambes. Elle veut du beau, du vrai, de l'unique. Elle veut ce qu'elle avait ... Un homme qui l'aime pour ce qu'elle est. Elle veut l'amour. Ca peut paraître ridicule à son âge, parler ainsi relève de l'adolescence mais c'est pourtant ce qu'elle ressent, elle veut de grands sentiments et de belles espérances. Elle ne veut pas de la médiocrité d'un garçon qui la flatte, qui la mate, qui la tâte. Elle veut de la passion, du désir, de l'ardeur, les feux brûlants qui consument et qui font qu'on se sent vivre.
Alice veut de l'éternité. Alice veut dans son lit un être tout entier ... transi, autant qu'elle. Alice veut des flèches décochées, des philtres et des déclarations, des violons au balcon, des messages bien tournés, des baisers partagés. Alice a l'impression d'avoir 15 ans, veut un amour au Rêve, au Grand Meaulnes, à la Princesse de Clèves.
Alice veut vivre l'avant et le pendant, l'orgueil et les préjugés, les raisons et les sentiments.
Elle veut être Cendrillon, Aurore et Blanche-Neige.
Elle veut se rendre conte ...
Certes, elle en a honte. Elle est trop en demande mais son cœur est ainsi et son corps lui ressemble. Elle ne peut se satisfaire du peu, du tiède, du fuyant ...
Alors elle comble le vide, n'importe comment, et va semer des cailloux pour s'y retrouver.

vendredi 18 septembre 2009

Petite explication


Ces textes sont des instants : de vie et d'humeur. C'est Alice mais c'est une Alice morcelée qui, un jour dit oui, un jour dit non, une nuit pleure, une nuit rit ... toujours à changer d'avis.

La vie est belle, la vie est même clémente avec elle ! Elle le sait.

Elle sait que les nuages sont beaux, même s'ils cachent parfois le soleil, que la pluie fait de la musique même si elle voile des merveilles, que l'orage éclaire même s'il foudroie.

L'arc-en-ciel est et sera toujours là. Elle le sait. Elle a confiance.

Et si Alice a pris des coups, elle a aussi pris des baisers. Elle n'a pas le droit de l'oublier. Si elle a perdu des êtres chers, elle a aussi gagné et retrouvé des amis précieux.

Alice n'a pas le droit de se plaindre car elle a de la chance de vivre et si le vent tourne parfois, c'est peut-être pour la dévier d'un chemin trop linéaire, la réveiller d'un somnambulisme délétère, la mouvoir de son inertie quand elle s'est trop longtemps endormie.

Alice vit dans l'éclat : de voix, de rire et de sentiment. Elle est fébrile, court, recule et saute, prend de l'élan, ralentit, sursaute, sommeille, rêve ... espère et désespère alternativement.

Alice n'est pas unique mais c'est une sorte d'électron libre (maintenant) qui ne sait plus où donner de la tête car il y a trop de monde dedans. Quant à son coeur, parfois sec, parfois mouillé, il est enfin ouvert et prêt à donner ... car, comme pour tout, quand on le brise, il s'ouvre.
Même si elle tombe, chute et rechute, elle ne peut que remercier le ciel d'avoir auprès d'elle des gens comme toi. Je vais bien, ne t'inquiète pas.

lundi 14 septembre 2009

Les bonnes choses ont une fin


Alice courait le plus vite qu'elle pouvait, regardait en arrière de peur d'être attrapée, butait contre quelques racines traîtres mais n'était pas distancée ... Elle parcourait sa route, les cheveux au vent, le soleil la suivant ... Puis terrassée par l'effort, le temps, elle chuta. Les branches lacérèrent ses vêtements, ses jambes et ses joues, le sang coulait partout, et le coeur s'ouvrit ... à nouveau. La cicatrice béante, elle cherchait à la refermer, prenait des toiles d'araignée et des épines dans la forêt mais rien ne suffisait, le trou hurlait de vide et pourtant de douleur ... Elle était amputée, mais le membre fantôme la hantait. En effet, elle ne comprenait même pas ce que ses larmes recélaient, elle avait beau chercher au fond de la plaie, rien ne venait, que le désir irrépressible de crier, pleurer et lâcher ... prise ... dans ce labyrinthe où tout se fond et se confond. Elle cherche les portes, les clés mais le marasme est glauque et la lumière éteinte. Les étoiles se sont cachées, le soleil est parti ... loin ... ne laissant pas l'espoir d'une quelconque île. La vie s'est arrêtée, elle doit reprendre sans avenir, qu'avec le flou angoissant du futur qu'elle aimerait détourer, mais elle n'a ni pinceau, ni craie.
Alice aimerait se reposer, sur la mousse si moelleuse des plaines d'Islande où tout était beau et parfait, où tout n'était que lumière, calme et beauté.

lundi 7 septembre 2009

?


Elle se ronge les sangs et fait les cent pas. Les actes manqués sont-ils bénéfiques ou font-ils tout tomber ? Pour l'instant, elle n'a pas la réponse ... alors elle s'inquiète, s'interroge, imagine ... les réactions de celui qui lira la révélation. Tout un pan de son histoire se dévoile, quelque chose tue par peur, discrétion, par souci d'être la jeune fille réincarnée aux réminiscences mais sans passé ... Comprendra-t-il ? De toute façon, il part ... Elle ne peut pas le faire fuir, la chose est planifiée depuis des mois ... Alors à quoi bon se cacher, à quoi bon s'obstiner à occulter ses sentiments, son histoire et ses déboires ? Honte ? Ce mot a-t-il sa place dans ce nouveau monde ... C'est la tâche noire qui efface l'euphorie ... elle s'étend ...
Serait-ce la fin ? La rechute ?
Elle tremble ...

jeudi 3 septembre 2009

Satisfaction


Le coeur sec se mouille ... Et se débat, tel un chat sous les gouttes. Il ne veut pas de cette eau sur son marbre rose et lisse. Il ne veut pas souffrir, il a peur, et la peur, il ne l'a pas encore apprivoisée. Il se retient, sinon il plongerait.

Qu'il est stupide ce coeur, qu'il est couard ! Alors que le sentiment clément et rassurant lui tend les bras ... ou pas. Il ne sait plus, il ne sait pas. On s'est lassé et on l'a délaissé et maintenant, il est terrorisé ... par l'échec, l'incertitude, par l'abandon dont le spectre se profile déjà, dès le début de l'idylle ...

Alors il ne dit mot, il s'échappe, glisse des mains pour aller dans d'autres bras et chante, chante très fort, pour ne pas entendre la petite voix qui lui dit :

"Que tu es bête, petit coeur sec, que tu es couard !"

Au moins ce fond sonore ne donne place ni aux regrets, ni aux remords.

Le coeur sec bat, c'est déjà ça.

Another turning point ... or just the one.


C'était le bon moment, le vrai, celui qu'on saisit car il ne se présentera pas deux fois ... même si on est un champ de ruines, un coeur explosé en plein vol, des miettes sur un parvis d'église picorées par des pigeons affamés.

C'était le bon moment, alors que ça ne faisait qu'une semaine qu'elle était à terre, piétinée, ignorée ... salie ... qu'elle ne présentait aux autres qu'un sourire de circonstances, que des yeux mouillés, cernés et un corps efflanqué.

Pourtant, c'était le bon moment ... Pourquoi ? Comment ? On ne sait pas, c'était comme ça. Tout bêtement.

Qu'aurait été cette nuit si la belle avait été heureuse, aurait-elle vu son regard, aurait-elle senti son désir, serait-elle tombée, aurait-elle sauté ? ou l'avenir qui lui tendait les bras aurait tout effacé, dissimulé ...

Et ce mois de bonheur, d'euphorie, ce voyage de féérie, ces rencontres, ces souvenirs, tout cela n'aurait jamais existé si le moment avait été mauvais, s'il avait eu lieu quelques mois plus tôt, quelques jours plus tard ...

Le moment c'est l'instant, l'étincelle, l'éclat, l'éclair ... C'est la seconde qui fait que tout bascule, que la vie prend une autre saveur, un autre parfum ... C'est la minute où dans les yeux de l'autre le monde s'est évaporé pour qu'il ne reste qu'elle, à contempler.

C'est le sursaut, le réveil, la résurrection ... Le tournant, le virage, le changement de cap.

Celui qui fait dire n'importe quoi, afin d'expliquer la mort et la réincarnation d'une jeune femme en fleurs de feu.