mardi 8 décembre 2009

Qu'il est beau le sourire irrépressible des femmes amoureuses


Elle entre dans le métro, pressée, perchée sur ses talons hauts ... Je la regarde fascinée ... Elle a un sourire qu'elle ne peut réprimer - je les adore ces sourires-là, même s'ils sont fugaces - les yeux qui roulent et qu'elle baisse car elle se sent ridicule alors que c'est la dernière chose qui la caractérise ... C'est une jeune femme amoureuse - je le sais, je le sens - qui trépigne à l'idée de voir celui qui fait battre son cœur, qui la fait rire même à distance, qui la rend heureuse dès qu'elle sait qu'elle va le voir sous peu.

J'aime cette fille du métro, que j'étais il y a un mois aussi ... C'est drôle car, dans cet état, on ne voit rien autour de nous, on vit presque littéralement sur un nuage, légère et lumineuse.

Une jeune fille amoureuse prend son métro. Elle a le sourire des gens beaux, le genre que je collectionne car la joie y rayonne. C'est la jeune fille du métro, jamais la même, mais celle que je regarde car elle a ce sourire, si vrai, si beau, celui qui illumine toute la rame de métro.

vendredi 4 décembre 2009

Suivre les étoiles filantes et oublier les taxis, toujours la tête haute


Soirée magique et pleine d'émotions dans la salle bondée du Zénith. Le public s'impatiente, trépigne, mais les voilà enfin, pile à l'heure, les Cowboys fringants.

Le sourire aux lèvres, ils arrivent, frétillants ... et entonnent déjà le premier refrain. Assises sur les gradins, nous nous levons et courons dans la fosse. On ne peut rester en place au son de la batterie énergique, de la basse électrisante, de la voix canadienne chaude et rassurante.

Ca se bouscule devant la scène, les bras se lèvent, les gens crient, chantent, scandent les chansons douces drôles, tristes ou engagées. On bouge, on se déplace pour voir le concert sous un autre angle et admirer la jolie brune virtuose.

La joie est intense, les souvenirs m'envahissent ... Je suis loin, je suis partie. Paris, La Grange, Bordeaux, l'Islande ... des visages familiers, de belles amitiés, des éclats de rire, des histoires idiotes ... et j'ouvre à nouveau les yeux, revenir à la réalité, profiter, mais des avions en papier volent partout au-dessus de ma tête. Je ne sais même pas d'où ils viennent ... je cherche, je me retourne, et là, mon coeur se serre à la vue merveilleuse de centaines d'étoiles. De toutes les couleurs, de toutes les tailles, immobiles derrière moi, elle me rappelle que là-bas, loin de Paris, le ciel existe encore et est radieux.

mardi 1 décembre 2009

Un jour aussi, en terre Adélie


Son tour viendra.

D'abord l'Angleterre, l'Ecosse, l'Irlande, puis encore une fois l'Islande car ce monde l'appelle. Elle traversera ensuite l'océan pour le Canada, le traversera puis Seattle, Portland et toute la côte Ouest, jusqu'au Mexique ... en passant vers la ville dont elle rêve, qu'elle aura déjà vue et qui lui aura laissé un souvenir impérissable, c'est sûr ... Elle aura le Velvet Underground à fond dans ses oreilles en marchant sur le Golden Gate ...

Puis l'Amérique latine, où elle reverra Paola y Juan. Tous les petits pays dont Kapuscinski a parlé dans ses nouvelles. Elle y verra le Pérou aussi, la Bolivie avec la petite footballeuse dont elle espère aujourd'hui avoir de belles nouvelles, la Colombie, le Vénézuela, et l'Argentine ... encore un rêve, la grande Buenos Aires et la rencontre avec La Colifata ! Et au Chili, elle marchera un peu sur les pas d'Allende qui a été un grand de ce monde sans pouvoir assurer qu'il l'aurait été toute sa vie durant.

Ensuite, ce serait l'avion pour l'Australie et la Nouvelle Zélande où sur le lac noir au milieu des montagnes, il semble qu'à l'aube des diamants y scintillent. Puis l'Asie ... Indonésie, Vietnam, Thaïlande, Corée, Japon où elle pourra rencontrer Miazaki, si elle se débrouille bien. Chine, Tibet, Mongolie, Inde, Kazakhstan, et si possible tous les autres ...

Transibérien, rencontre avec les Komis. Saint-Pétersbourg et Moscou, visite de l'Ermitage. Le tour de la Turquie aussi !

Et l'Europe en long en large et en travers ...

Et l'Afrique alors ? Un autre voyage, un début sur les pas d'Ibn Battuta puis cap vers le sud.

Le monde est vaste et comme disait Hemingway, il mérite qu'on se batte pour lui. Peut-être n'a-t-elle pas bien compris mais elle le prend comme elle le veut : il mérite qu'on le voie, qu'on le visite, qu'on l'aime et le chérisse.

Alice n'ira peut-être jamais là-bas, peut-être n'est-ce qu'un rêve, un mirage mais quel bonheur d'imaginer qu'elle peut le faire si elle en a envie. Elle a la vie devant elle après tout et déjà une route 66 à emprunter, d'autres avions dans lesquels sauter, un destin à embrasser ... si elle écoute son grain de folie.