Alice avait mis dans son sac son petit coeur palpitant, tout excité à l'idée de reprendre sa place sous sa poitrine. Comme un poisson hors de l'eau, il sautillait sur la pierre froide du détachement. Et après de longs mois, Alice l'avait recueilli, délicatement, entre ses mains, de peur de l'abîmer. il avait déjà été mille et une fois racommodé, ce n'était pas la peine d'ajouter une cicatrice à la petite chose fragile.
A la sortie de l'avion, Alice le câle à sa place, à gauche, derrière ses côtes. Elle l'entend battre la chamade, une vraie grosse caisse. Elle n'était plus habituée à de tels débordements et elle a du mal à cacher cette bosse qui se forme et se déforme sous son chemisier blanc ...
Peine perdue et peu importe ... Le marin est là, devant elle, tout sourire.
Boum-boum, boum-boum, boum-boum.
Le feu d'artifice explose. Une nuit sous les étoiles, de l'autre côté de l'atlantique, Alice vit euphorie et bonheur tout à la fois, rêve et réalité se mêlent, idéal et vérité se confondent. La vie est belle. Alice est sur les cimes, extatique ... osant à peine y croire.
Etait-ce un rêve ?
Pour que le plaisir soit si fugace, il y a des chances qu'elle l'ait imaginé.
Alice est aux abîmes, totalement abîmée. Le petit coeur a explosé en tombant. Peut-être n'était-il pas assez bien accroché.
Pourquoi avoir réveillé la somnambule en plein sommeil ? On sait pourtant que c'est dangereux. Les coeurs cessent, les vies s'arrêtent et les rêves s'évaporent ...
Alice est morte et vous dit à Dieu.
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