mercredi 27 mai 2009

L'humeur volatile des femmes


Elle est toujours complexée, mal à l'aise et timide ... Elle est comme ça. Elle tâche de se persuader qu'elle est à sa place parmi ces jolies poupées bien habillées mais peine perdue, elle se sent moche et stupide. Elle regarde ses pieds puis se redresse, cherche une contenance et scrute les visages en quête d'une bouée qui pourrait la sauver. Elle avale quelques coupes pour oublier sa détresse, et ainsi voguer, sans trop souffrir, au milieu des inconnus. Mais le temps s'étend ... et s'arrête.

A quoi bon persévérer ?

Et ...

alors qu'elle désespère, quelqu'un lui parle ... sans raison. Elle n'a pas le temps de se poser de questions, il faut vite qu'elle se ressaisisse, qu'elle se redresse, qu'elle se réveille de sa léthargie. Elle sourit, discute et tout devient facile ... comme par magie. Ainsi délestée du poids des complexes, elle ouvre grand les yeux et s'aperçoit alors que l'homme, venu sauver l'oiseau tombé du nid, a un regard de braise et un parfum délicieux.

La soirée se passe, arrosée de Veuve Clicquot, le savoureux élixir d'assurance ... La timide devient volubile : la fleur éclot ...

Puis, rentrée sur sa colline, elle et le breuvage perdent leurs effets : les pétales se recroquevillent, la fleur se referme et se couche ... et redevient citrouille. Les yeux fixés sur le plafond blanc de sa chambre, elle regrette son babillage, déplore sa bêtise, et se demande pourquoi un homme a posé les yeux sur elle - les jolies femmes ne manquaient pourtant pas ...

mercredi 20 mai 2009

Sa vie en série


Sur l'écran, on voit la ligne rouge zigzagante et on se demande comment de si petits stimuli peuvent avoir un effet sur son coeur ... Plus question de sécheresse, il est juste tachycarde quand on lui prête attention. Il bat la chamade dès qu'un garçon l'effleure, il s'étreint pour une amie en pleurs, il rythme ses pas quand elle danse sur GreenDay.

Il a été choqué, le voici réveillé ... Brûlant, après s'être gelé et desséché ... L'hiver a duré trop longtemps et le petit coeur bouillonne maintenant, réchauffé par les mains chaudes d'un ange gardien. Il s'ouvre de nouveau et il faudra quelques temps avant qu'Alice s'y habitue et fasse le tri de ses sensations.
Mais pour l'instant, elle est en vie, elle n'est qu'envie ... et c'est un miracle, alors elle la protège, la chérit et la mène selon ses désirs et ses ardeurs.
Alice prend son coeur à bras le corps, donne une chance à ce qu'elle est. Alice se pardonne car il faut avancer. Alice a retrouvé les clés.
Et si encore elle sent sur elle le regard réprobateur, elle l'arrachera pour le jeter, palpitant, à la gueule du prêcheur.


Tout est dit.

mardi 12 mai 2009

Besoin de tout


Besoin d'air, de vent, de mer,
d'homme, de vin, de fièvre,
de fougue, de folie ... et de sommeil aussi.
Besoin de voyage, de fugue et de paysage.
Besoin de zéphyr, d'alizé, de tempête sur l'océan.
Besoin de Méditerranée, d'Atlantique ou de mer Egée
Besoin de Pacifique.
Besoin d'îles, de calme, de paix.
Besoin de nouveauté.
Besoin d'amarres mais de liberté.

et encore envie de toi.
de près comme de loin.


Envie de soleil, de chaleur, d'humidité.
Envie de rire, de tomber, de m'enivrer.
Envie de danser, de sauter, de crier.
Envie de m'évader.
Envie d'ailleurs, envie d'ici, envie de Paris.
Envie de chair.
Envie de plaisir.
Envie d'amis.

et toujours de rêves aussi.


mardi 5 mai 2009

Des pas dans la neige


Il est là, sur son lit, le sourire aux lèvres. Il s'était endormi, faisait sûrement un joli rêve, et s'en est allé, laissant s'envoler les 21 grammes qui n'ont pas laissé d'adresse ... Il semble serein, ses cheveux blancs se fondent sur son oreiller, sa couverture bleue le recouvre jusqu'au cou, comme s'il s'était doucement emmitouflé, sentant le froid de la mort le geler avant de l'envahir ... Qui sait ?

Moi, sur le seuil de la porte, je le regarde, attentive. L'atmosphère est paisible, je suis rassurée. Je crois qu'il dort et sur la pointe des pieds, je viens l'embrasser ... Petite bouche toute chaude sur le marbre de sa peau. Mes larmes n'ont pas coulé, du moins je ne m'en souviens pas. Il avait l'air si calme et tranquille et les torrents des autres suffisaient peut-être. Et puis, c'était un peu une grande poupée de cire, avec ses lèvres roses et sa toison immaculée que je venais serrer une dernière fois avant de la placer dans la vitrine des souvenirs ...

Plus de mémoire, que des histoires ... racontées pour donner quelques souffles de vie à un passé aboli. Je cherche, je tâtonne et j'invente un peu pour combler ses vides. Ces vides qui brouillent la piste du lapin, qui en dissimulent les indices et les traces ... Il y a sûrement dans ma tête un loup qui les croque et qui creuse la matière ... qui ne tient pas à ce que j'attrape celui qui détient les clés ... Qui sait ?