jeudi 15 janvier 2009

Un phoenix guerrier


Et le sol se délite sous mes pieds, les murs tombent, le ciel s'effondre, le sourire s'affaisse, le mal gagne ... Je le vois et je tremble. Il est là devant moi, immense, noir, gluant, englobant, un monstre de goudron qui s'avance en hurlant.

Elle s'est enfuie encore cette insouciance ... elle reviendra sans doute quand tout sera passé mais pour l'instant les rats ont quitté le navire : le goût pour les petits tracas et contrariétés et la colère épidermique l'ont suivie très vite, chassés par cette créature si impressionnante. La fin est proche ?


On vit tous une apocalypse, chacun a la sienne, chacun la peint de façon différente. Mon tableau est tout à fait banal, beaucoup de noir, de gris, du sang visqueux qui dégouline, de mouvements anarchiques, un vent qui siffle et qui gifle, qui fouette et lacère le monde et mon visage. Les nuages sont là, le tonnerre gronde et le soleil est enfoui sous les abîmes du néant, la nuit est proche, mais ...

il vaincra.

Dieu est à ses côtés.

lundi 12 janvier 2009

Survivre


Le malheur qui sans raison survient est le fruit pourri de l'égocentrisme. Jérémiades à répétition, plaintes et râles en tout genre, larmes brûlantes et amères éclatent insensément et ravagent les petits coeurs étriqués des jeunes filles en mal d'amour.

Un seul remède à ma connaissance peut anéantir la bile noire qui suinte, la mélancolie qui dégouline, le spleen qui emprisonne et intoxique ...
Je crois bien que rien ne vaut le don de soi pour anéantir le mal qui ronge l'esprit.


Tristesse


J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.


Alfred de Musset, 1830.

mardi 6 janvier 2009

Amazing ...


Alice s'est encore perdue. En ce début d'année, pas beaucoup d'avancées. Elle se demande même si elle ne s'est pas trompé de lapin ... Peut-être fallait-il qu'elle court vers le vert ou le rouge et pas le blanc comme la tradition l'exigeait ... Et si on y voit une symbolique des couleurs, alors on peut imaginer qu'elle a, sans s'en informer, couru deux lièvres à la fois ... ou qu'elle ne s'est pas donné le mal adéquat.

Alice a fêté Noël en prenant un coup de vieux ... Alice avance dans son labyrinthe mais tourne surtout en rond. Alice n'a pas fini de marcher. Alors Alice vous souhaite une bonne année et vous offre une seconde de beauté :
MA VIE
Tu t'en vas sans moi, ma vie.
Tu roules.
Et moi j'attends encore de faire un pas.
Tu portes ailleurs la bataille.
Tu me désertes ainsi.
Je ne t'ai jamais suivie.
Je ne vois pas clair dans tes offres.
Le petit peu que je veux, jamais tu ne l'apportes.
A cause de ce manque, j'aspire à tant.
A tant de choses, à presque l'infini ...
A cause de ce peu qui manque, que jamais n'apportes.
Henri Michaux, extrait de La Nuit remue.