lundi 22 mars 2010

Triste épiphanie


Alice sait.
Alice sait ce qu'elle est.
Rien.
Un spectre, un reflet.
Qui erre ...

Alice n'existe qu'à travers le regard des gens, les gens qu'elle aime, les gens importants, mais aussi ceux qui ne sont rien pour elle. Tout lui importe, tant elle est faible. Elle n'a aucune consistance. Elle a un corps mou et transparent qu'elle tente de remplir de mille et un sentiments, mais finalement, tout est factice, tout n'est que fabrication. Car Alice n'est pas Dieu, et donc pas de création ! Alors, elle confectionne à partir des regards, des paroles, des attentions, un être vide et creux où il y a de l'écho tant qu'on veut.

Alice est un homoncule et les larmes de cette révélation inondent son coeur artificiel. Ce coeur qu'elle peut abandonner, de temps en temps, sur le bas-côté, histoire de vivre un peu sans âme ni conscience, petits composants qui compliquent tout et dont elle cherche le sens ... encore et encore. Ecorchée vive sans coeur et sans essence, Alice se ment à elle-même, elle n'est pas en quête de sens, simplement de reconnaissance. C'est tout ou rien, et rien, surtout. Elle est tellement déboussolée dans ce monde à l'envers, qu'elle a déjà baissé les bras d'y trouver un endroit. Elle s'obstine à vivre, à trouver son bon droit mais c'est peine perdue, Alice pâlit, blêmit et s'évapore. Sans prise de risque et de choix, l'espoir tue. Son corps est mort, son coeur ne bat plus ?

Alice aimerait tellement se cogner dans les miroirs au lieu de les traverser ... Alice saurait alors qu'elle est. Alice a besoin de se voir, de s'aimer, Alice a besoin d'exister.

A cet âge, il est peut-être déjà trop tard ...

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