mardi 4 mai 2010

Tandis que les vits dansent


Pourquoi s'être obstinés comme cela ? Pourquoi avoir occulté ce qui nous séparait ? Pourquoi avoir fermé les yeux sur les douleurs et sur les plaies ... restées ouvertes et souvent ravivées sous un peu de sel, dès qu'un de nous doutait ?

Moi sur la lune, sélénite éthérée,
toi sur la Terre, les pieds bien à plat, presqu'enracinés.
On dansait parfois autour du soleil, à s'en brûler les ailes, d'où nos multiples éclipses ... longues et dangereuses.

Si peu du même monde, sans beaucoup d'atomes crochus, l'alchimie avait marché mais avait fait long feu ... Pfuit !
A ce son funeste, on aurait dû se rendre à l'évidence ... Au lieu de cela, je t'ai laissé me mettre des poids aux pieds, des chaînes aux poignets, j'étais ta prisonnière volontaire ... mais tu savais bien que mon esprit voguait, toujours, que mon nuage pouvait tout supporter même la chape de plomb dont tu me recouvrais ...
L'imagination est difficilement capturée ... surtout la mienne qui débordait.

Un peu désenchantée, oui tu m'as bien amochée (j'avoue, j'ai joué aussi mon propre bourreau), j'erre ici et là, conversant avec ton fantôme qui cache, parfois, souvent, toujours, le soleil ... mon deuil n'est pas physique, tu le sais, il est bien intérieur, ancré profondément, transpercé parfois par de jolis arcs-en-ciel.

Je croyais m'être relevée, avoir transformé l'essai, mais je me suis leurrée ... dès que l'on me délaisse, tu reviens et me blesse.
Un jour, j'espère, j'y crois, tes banderilles ne me toucheront plus. Je serai alors redevenue coeur sec, stoïque et détachée.
Je ne vivrai que dans mon monde, factice et illusoire, rempli d'impossibles et fugaces histoires, où toi minable torero tu ne m'achèveras pas, même si tu m'affaiblis.

Alice m'envahit, tandis que les vies dansent ici aussi.

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