Alice glisse ... Le sourire jusqu'aux oreilles, le vent emmêlant ses cheveux, les yeux plissés par le soleil, les pieds mouillés, les mains bleues ... Alice rit, crie, chante, Alice roule sur la pente. Alice goûte à nouveau le souvenir merveilleux de son pays de paradis, où le silence règne, où le ciel a une couleur unique et des nuages oniriques, où la neige immaculée étincelle ... La lumière se reflète sur elle, elle rayonne, resplendit, qu'elle est belle, cette vie !
C'est la joie de l'innocence, où l'adrénaline explose dans la descente, où la neige amortit le choc et l'éclat de rire fuse ... L'écho n'attend pas et s'amuse, un, deux, trois rires éclatent et se répercutent de part et d'autre de la vallée.
Alice se laisse tomber dans la neige glacée, matelas si moelleux qu'il épouse son corps à la perfection ... Comme un amant qui l'enserre et l'embrasse, la neige la recouvre et l'enlace. Il ne manque plus que lui ... pour que la fusion soit parfaite, pour que le bonheur soit complet ... Alice murmure des messages enflammés que le vent lui portera, droit devant, tout là-bas ...
Alice est bien couchée à regarder en l'air, les nuages qui filent, les flocons qui tombent et les branches qui agitent leurs petits stalactites. Elle se ressource, recharge sa batterie et reviendra à Paris, trop vite, trop tôt, un peu triste, mais avec les joues roses et le désir intense de revenir sur cette terre chaude quoique givrée, où bientôt jonquilles, perce-neige et violettes s'ouvriront au pied des sapins et devant ses fenêtres.
Alice aime à corps perdu, son pays et son marin.