mercredi 17 décembre 2008

Naïve en hiver


Quand la neige tombe sur Paris, le bonheur se rappelle à moi. Le temps semble suspendu, le silence règne quelques secondes, comme si tout le monde retenait son souffle pour lever les yeux en l'air, comme si la connexion s'établissait à nouveau avec le ciel, comme si l'espoir revenait en chacun. L'espoir que cette neige balaye la crasse et les ordures, qu'elle apaise les aigris qui n'ont que la plainte à la bouche, qu'elle recouvre le mal et le laid en quelque sorte.

C'est l'effet arc-en-ciel : devant la beauté, on reste coi ; devant la nature, on se sent humble.

Un manteau de pureté qui cache la misère ... sauf qu'à Paris, tout est éphémère, le combat est truqué et les flocons fondent, se liquéfient : neige, eau, boue ...

Plus une trace de ces éléments ciselés, de cette dentelle gelée, de ce silence doré. Tout revient, plus bruyant et plus sale.

Pourtant, cet instant est précieux et je prie pour qu'il se répète et que jamais il ne s'arrête.

4h du matin, au froid avec Gaëlle, Cécile et Laureline, la neige est tombée comme une grâce.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

la neige est l'autre nom des caresses

Lespagnol a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Lespagnol a dit…

Vous êtes une vraie "neigidule" dîtes-moi ? : ) Je partage l'idée que la neige, comme la nuit, jette un manteau épais sur la laideur du monde et permet une plus grande harmonie, une unité. Des reliefs apaisés. Une légèreté mystérieuse, enveloppante. Mais nuit comme neige se font chasser. Et la découverte des détails du monde est parfois d'un vulgaire blessant pour l'œil, l'oreille et l'âme. La beauté des paysages enneigés à cela d'extraordinaire, elle nous soustrait quelques instants au temps au bénéfice d'un espace dilaté, presque onirique.
Connaissez-vous "Déneiger le Ciel" d'André Bucher ? On m'en a dit du bien. Un des 34256899007654 livres que je veux lire...

Anonyme a dit…

C'est joli comme texte, ça colle bien avec votre playlist.