Quand la neige tombe sur Paris, le bonheur se rappelle à moi. Le temps semble suspendu, le silence règne quelques secondes, comme si tout le monde retenait son souffle pour lever les yeux en l'air, comme si la connexion s'établissait à nouveau avec le ciel, comme si l'espoir revenait en chacun. L'espoir que cette neige balaye la crasse et les ordures, qu'elle apaise les aigris qui n'ont que la plainte à la bouche, qu'elle recouvre le mal et le laid en quelque sorte.
C'est l'effet arc-en-ciel : devant la beauté, on reste coi ; devant la nature, on se sent humble.
Un manteau de pureté qui cache la misère ... sauf qu'à Paris, tout est éphémère, le combat est truqué et les flocons fondent, se liquéfient : neige, eau, boue ...
Plus une trace de ces éléments ciselés, de cette dentelle gelée, de ce silence doré. Tout revient, plus bruyant et plus sale.
Pourtant, cet instant est précieux et je prie pour qu'il se répète et que jamais il ne s'arrête.
4h du matin, au froid avec Gaëlle, Cécile et Laureline, la neige est tombée comme une grâce.