jeudi 18 novembre 2010

Discret final

Retombée dans tes bras pour mieux terminer notre histoire, je souris de mélancolie. Cette fin est belle, si belle, accomplie avec douceur, avec amour, avec tendresse ... J'étais si bien dans tes bras ce matin, blottie contre ton torse chaud, enivrée de ton odeur, ne voulant plus te quitter. Éterniser l'instant, mais on ne peut rien contre le temps. J'ai dû quitter les lieux, te laisser chez moi avec ton sourire que j'aime et que j'adore, je n'ai pas osé te baiser à nouveau la bouche, et je regrette déjà cet acte de métal, poser mon bouclier entre nous deux avant de claquer la porte derrière moi. Mais cette nuit avec toi, elle restera ... elle a effacé tout le mauvais et le laid, il ne reste de toi maintenant que la magie de nos moments, que ton éclat de rire, que ta candeur, que nos jouissances ... simultanées.
Cet adieu me déchire, mais je sais que mon bonheur futur en dépend. Je t'embrasse donc secrètement, infiniment, indéfiniment car tu as retrouvé les habits de lumière de ton image d'Epinal, celle que je porte dans mon coeur.

mardi 9 novembre 2010

Le roi des fourmis


Tu es seul dans ton monde ... Tu y es roi ... Il y a des fourmis qui courent tout autour de toi, que tu regardes, dont tu t'amuses, tu mets parfois un doigt dans le tas pour voir si ça fuse... pas par sadisme, juste par curiosité.
Je ne sais pas ce que tu as tenté avec la petite fourmi que je suis, quelle expérience tu as faite pour que j'en sois ici ... à penser à toi encore, toi qui ne donnes rien, qui vis sur ton île sans amarre, sans attache, qu'avec un verre à la main et une idée en tête.
Tu me demandes encore la lune, c'est assez drôle d'ailleurs, de voir avec quel aplomb tu demandes naturellement un astre si beau, si difficile à décrocher, à moi que tu as rejetée.
Dans quelle dimension vis-tu, franchement ? Où tous les êtres qui t'entourent ne sont rien, que des moyens qui te permettent de passer du bon temps.
Du bon temps, du plaisir, profiter ... non mais vraiment, pourquoi t'ai-je tant aimé ? Il n'y a rien qui me plaît dans ta personnalité ! Ton être est vide, et intéressé. Tu ne ressens rien, ton insensibilité a sûrement quelque chose d'innocent, mais qui t'a donc arraché le coeur pour que tu sois si vain, si mort à l'intérieur ?

J'ai trouvé à Vienne tous les endroits où poser tous tes petits papiers, tous les endroits où tu aurais pu m'aimer ... Si je ne les ai pas mis, c'est pour me sauver, garder ce reste de dignité, celle que par tes mots tu avais piétinée. Je la ramasse, la dépoussière, la cajole ... Et dans les rues de Vienne, sur les bords du Danube, dans la campagne à la recherche d'un cimetière introuvable, j'ouvre ma boîte à musique qui joue les valses de Strauss et je l'y installe pour la soigner ... Elle me souffle alors de ne pas m'abaisser à te donner encore, encore et encore, ce que tu voudrais ... Et enfin, je l'écoute et la considère, cela lui fait du bien, petite chose dans son écrin.

Nous partons tous les deux aux antipodes l'un de l'autre. Je crois que c'est un signe, nous y étions déjà tellement ... je tâchais de te rapprocher mais rien n'y a fait, tu as coupé les fils, tu as tout gâché ! Alors maintenant, je tire un trait sur toi et je suis fière de te dire : "C'est bon, ne reviens pas."
Ton coeur n'en sera pas blessé ... Il est sec, dur voire inexistant. Je sais qu'un jour il réapparaîtra mais ce ne sera pas pour moi, alors autant que dès maintenant, je te dise A Dieu, bon vent.