lundi 28 juin 2010

Donnons-nous rendez-vous


Je l'attendais à l'intérieur d'un café, sur le canal Saint Martin. J'étais tout excitée à l'idée de la rencontrer. Une amie d'un des miens, un garçon vraiment très bien. Et puis, elle est arrivée, a commandé un mojito, il n'y avait pas de despé, et nous avons parlé ... Cette fille était incroyable, avait la vie dont je rêvais, celle d'une aventurière, qui, avait réussi, sans se poser, à trouver un homme avec qui partager ce besoin, cette envie de bouger, de partir, de donner.
Histoires extraordinaires, dignes de Kapuscinski, que je ne me serais pas lassée d'écouter, description de son travail, de celui de son homme, impressions diverses, surprises des dons humains ... Tout paraissait si simple, et en même temps, extravagant.
On ne se connaissait pas mais je crois qu'elle m'avait comprise et qu'elle savait quelle était ma voie, pas si facile d'accès, juste parce qu'à son entrée, il y a des ronces, des cactus, des orties et que l'autre est entourée de plumes, de fleurs et de nids ... Choisir le confort ou préférer le risque. Je pense avoir maintenant les réponses, mais j'ai encore peur de toucher les épines, de brandir mon cimeterre et couper les branchages qui accrochent mes habits et m'empêchent d'avancer sur cette route, semée sans doute d'embûches mais recélant de trésors.
Cette voie ... celle que je touche du doigt ... n'est pas donnée à tout le monde. C'est ma chance, celle de ma vie, elle me permettra d'accéder à celle que j'ai imaginée, ce tour du monde humanitaire, ce voyage infini ...

En sortant du café, emplie de reconnaissance et d'excitation, je me suis mise à marcher sur le bord du canal ... ne pensant qu'à toi finalement ... me disant qu'il n'y a qu'avec toi que j'ai envie de partager cela, mon euphorie, ma joie, celle d'avoir été élue. Toi que je connais si peu, toi qui es si loin de moi, toi qui me fais languir depuis si longtemps. Tu représentes l'idéal, le rêve, le possible et l'impossible tout à la fois. Même si je persiste dans ce choix, de tout ou te quitter, de déconstruire, je veux continuer à croire qu'il y aura peut-être un nous, un jour, un amour sans trêve, où tu représenteras plus que l'homme de mes rêves, tu seras aussi l'homme de ma vie.

Notre liberté pourrait être alors aussi grande que notre folie. Le veux-tu ? Y crois-tu, autant que moi ?
Je ne sais pas, mais j'ai la foi pour 3, tu sais.
Je nous vois parcourir le monde au gré de nos envies, cherchant à aimer tout en donnant, la vie serait belle à tes côtés, ça aussi je le sais ... mais si tu ne suis pas, je devrais moi m'en aller, attraper la lune que, depuis ton départ, j'ai visée. C'est ta faute ... ta grâce surtout.
Tu ne m'aimerais pas si je ne le faisais pas ... comme je t'aimerais moins, sûrement, si tu n'étais marin.
Profitons déjà du temps présent et nous penserons plus tard à demain. Même si janvier 2011 n'est pas si loin.

lundi 14 juin 2010

Mon Everest


Alice a gravi une montagne. Bien sûr, à l'horizon, il y en a d'autres qui s'élèvent, mais Alice se dresse sur le pic, heureuse et fière de ce qu'elle a parcouru. Derrière elle, le précipice est profond, escarpé mais tout ceci est du passé, elle a réussi. Elle a maintenant le choix de se jeter dans le vide, pour embrasser fougueusement l'avenir qu'elle s'est tracé, ou rester sur ce rocher, à contempler le soleil et à se reposer. Elle semble décidée à reprendre sa course mais fera-t-elle un pas, deux et s'arrêtera ? ou persévèrera-t-elle sur ce chemin qu'elle croit juste ? L'avenir lui dira.
Aujourd'hui, maintenant, elle est au dessus des nuages, elle est sereine.
Elle s'est encore délestée de son petit coeur derrière un rocher, pour peut-être revenir le chercher quand elle se sentira prête à un tout autre voyage. La corde qui l'assure n'est maintenant que la sienne, celle qui la retenait au marin s'étant rompue. Elle a pris le large en n'écoutant que ses envies et sa raison, et mettant dans un coin les conseils de son roc. Elle a même déversé sa colère avant de faire les derniers mètres qui la séparaient du sommet.
Elle peut maintenant aller et venir sans poids superflu, elle avance selon ses choix, ses désirs, ses instincts. Sa solitude est enivrante, elle respire enfin !
Alice est légère, Alice est grande, Alice a trouvé les clés qu'elle a si longtemps cherchées et va ouvrir enfin ce qui taquinait tant sa curiosité. La boîte de Pandore est ouverte ... et c'est un feu d'artifices de rêves qui en jaillissent ...
Vivement demain, mais profitons d'aujourd'hui.