C'est comme ça. Même les évidences, les sentiments qu'on croyait éternels, les promesses gravées dans la roche ... Tout s'atténue : les couleurs s'estompent, les souvenirs s'effacent, les corps se recroquevillent. La vie est ainsi faite. On passe puis trépasse, hommes, êtres, amours, unions, relations ... Douleurs et joies ont une date de péremption. Les gens se voient, s'éclairent, s'aiment, se fâchent et se séparent. Il faut s'y faire ! On attend un mois, deux mois, trois ... on rêve, espère en cherchant toutes les prises auxquelles se raccrocher ... mais plus on grimpe, plus ces prises - ces mots - se raréfient et plus l'escalade est dure ... A un moment, on abandonne, on préfère choisir de rebrousser chemin ou de préparer sa chute, pour ne plus subir, pour enfin prendre sa vie en main ... et oublier le marin qui doit avoir trouvé une femme dans un port ...
Alors l'abandon, oui, encore ... encore une cicatrice dans le cœur tout mouillé, encore un fil à arracher ... on s'habitue à tout, surtout quand l'espoir ne meurt pas avec la déception car si je suis abandonnée, c'est pour mieux être retrouvée, non ?
Alors l'abandon, oui, encore ... encore une cicatrice dans le cœur tout mouillé, encore un fil à arracher ... on s'habitue à tout, surtout quand l'espoir ne meurt pas avec la déception car si je suis abandonnée, c'est pour mieux être retrouvée, non ?